La corruption, ce fléau qui ruine l’Espagne

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Affaires Kitchen, Koldo, Abalos, Gurtell. Les affaires de corruption en Espagne s’enchaînent et coûtent une fortune au contribuable. Comptabilité. 

En Espagne, que du favoritisme. Que ce soit le grand parti de gauche (socialiste) ou de droite (Partido Popular), les deux familles trainent, depuis le rétablissement de la démocratie en 1975, leurs casseroles. La palme de la corruption pour le moment est détenue par les socialistes, mais le concours reste ouvert.

La branche andalouse socialiste a dérobé la bagatelle de 680 millions d’euros, entre les années 2001 et 2009, en déviant massivement des subventions pour l’emploi à travers des préretraites fictives, des sociétés-écrans et des bénéficiaires non-légitimes. Une condamnation judiciaire avec de la prison ferme pour les auteurs a coûté le pouvoir aux socialistes. Historiquement aux manettes de la région depuis des décennies, le parti à la rose a perdu pour la première fois les élections en 2019.

L’affaire Gürtel concerne cette fois-ci la droite et a traumatisé le pays par son ampleur, avant de précipiter la chute du gouvernement Rajoy en 2018. Ce réseau de corruption impliquant des entreprises qui versaient des pots-de-vin à des élus en échange de marchés publics a été monté au niveau national par l’ancien trésorier du PP Luis Bárcenas qui dort désormais en prison. 120 millions d’euros ont ainsi été détournés.

La Maison royale, garante des institutions, n’est pas en reste. Iñaki Urdangarin, beau-frère du roi Felipe VI et alors marié à l’infante Cristina, s’est vu impliqué dans un détournement de fonds publics via un institut soi-disant sans but lucratif. Il a été condamné à 5 ans de prison en 2018.

Le poumon économique catalan est aussi celui de la corruption. Le Palau de la Música Catalana, bien connu des mélomanes, est aussi le nom écrit avec le marqueur de la justice sur l’une des plus grandes enveloppes judiciaires de la région. 35 millions d’euros ont été subtilisés par le parti des anciens présidents catalans, Jordi Pujol et Artur Mas : Convergencia Democrática de Catalunya (CDC). Les fonds du Palau ont été utilisés au profit du parti politique catalaniste de Jordi Pujol. Les condamnations majeures sont tombées le 15 janvier 2018.

Des créations d’emplois détruites par la corruption

Plus récemment, c’est l’affaire Koldo qui met sur la sellette le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez. En Espagne, la saison politique se referme sur ce scandale politico-financier. Koldo García, ancien conseiller du ministre socialiste José Luis Ábalos, est accusé d’avoir perçu des commissions illégales dans l’attribution de contrats publics pendant la pandémie de Covid-19, notamment pour l’achat de masques. L’enquête révèle un possible réseau de corruption impliquant d’autres hauts fonctionnaires et hommes d’affaires proches du pouvoir.

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En Espagne, si l’on ajoute les coûts directs de la corruption, avec les ponctions dans les arcanes publiques, et les dommages indirects comme une perte de confiance des investisseurs étrangers, on estime les pertes à 7 milliards d’euros par an et une destruction de 15 000 à 20 000 emplois. La corruption, touchant l’ensemble des partis et à toute époque, semble totalement endémique au pays.

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