Feux incontrôlables, évacuations massives : l’Espagne face à son pire été

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L’Espagne est ravagée par le feu depuis maintenant deux semaines. Avec 343.000 hectares réduits en cendres dans l’Ouest et le Nord-Ouest du pays, 2025 devient l’année la plus noire depuis l’entrée en vigueur des relevés modernes en 2006, dépassant même le sinistre record de 2022.

La péninsule ibérique semblait épargnée par les feux de forêts cette année. Jusque début août et la vague de forte chaleur. La canicule, les rafales de vent sec et une sécheresse persistante ont créé un cocktail explosif. Les régions les plus touchées restent la Castille-et-León, l’Estrémadure, les Asturies et surtout la Galice.

À Ourense, le feu a provoqué des évacuations massives, coupé des axes routiers, et même interrompu la ligne de train entre Madrid et la Galice en plein chassé-croisé estival. L’armée a été mobilisée, avec plus de 3.500 militaires de l’UME (Unité Militaire d’Urgence) envoyés sur plusieurs foyers. Toutes les forces espagnols ont été mobilisées, ainsi que le plus grand contingent international jamais déployé. Le Premier ministre Pedro Sánchez a sollicité l’aide européenne, obtenant l’envoi de bombardiers d’eau depuis la France et l’Italie.

Et pourtant, non seulement une quarantaine d’incendies ne sont toujours pas maîtrisés, mais de nouveaux feux se déclarent encore. « Il n’y a pas l’évolution favorable que nous aimerions. Mais ce n’est pas parce que le travail n’est pas bien fait. C’est parce qu’il y a eu des rafales de vent immenses, des fortes chaleurs, des conditions météorologiques particulièrement adverss et parce que ces feux ont une virulence que, fruit du changement climatique, nous n’avions jamais connu auparavant », a indiqué hier Virginia Baracones, directrice générale de la Protection Civile espagnole. 

Des incendies explosifs

La vice-présidente à la Transition écologique, Sara Aagesen, l’a martelé : ces incendies ne relèvent plus de l’exception. « Ce que nous vivons est la conséquence directe du changement climatique », a-t-elle déclaré depuis le Centre national de coordination des incendies. Face aux critiques de l’opposition, le Premier ministre Pedro Sanchez a proposé un pacte d’État pour mieux préparer le pays aux catastrophes climatiques et situations d’urgence.

Au moins quatre personnes ont perdu la vie depuis le début de cette vague d’incendies, dont trois pompiers. Plus de 30 000 personnes ont été évacuées et continuent de l’être. Celles qui ont pu rentrer ont découvert autour d’elles un paysage désolé.Les scientifiques et pompiers évoquent des « incendies explosifs », capables de modifier localement les conditions atmosphériques et de devenir incontrôlables.

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