Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a été empêché d’entrer en Israël ce vendredi, alors qu’il devait entamer son premier voyage officiel au Proche-Orient. Un incident diplomatique qui confirme les tensions entre Israël et l’Espagne.
L’avion du maire de Barcelone n’a pu atterrir à la dernière minute, les autorités israéliennes ayant retiré un visa pourtant accordé initialement. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou accuse le maire socialiste de « diffamation » et de participation à un « boycott contre Israël ». Sous l’égide socialiste, la mairie de Barcelone a retiré des marchés publics à des entreprises israéliennes.
Ce déplacement, validé par le ministère espagnol des Affaires étrangères, devait durer trois jours et inclure des visites à Bethléem, Ramallah et Amman, avec des rencontres prévues notamment avec les maires palestiniens et le Premier ministre de l’Autorité palestinienne. Collboni devait également se recueillir sur les tombes de Rabin et Arafat, visiter le musée de la Shoah à Jérusalem et rencontrer des ONG pacifistes israéliennes.
Paradoxalement, le reste de sa délégation, composée d’élus municipaux, de techniciens de la mairie et de journalistes, a pu entrer à Tel-Aviv. Depuis l’attentat du 7 octobre et la guerre, l’Espagne a été l’un des pays à afficher le plus sévèrement son opposition à Israël. Le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, a été le premier chef de gouvernement européen à demander la reconnaissance de l’État palestinien et à utiliser officiellement le terme « génocide ».
Ce voyage s’inscrivait dans une diplomatie municipale engagée, dans un contexte de fortes tensions. En mai dernier, le conseil municipal de Barcelone a officiellement rompu ses relations avec Israël, suspendant à nouveau le jumelage avec Tel-Aviv. Le maire socialiste reconduisait une mesure initiée avant la guerre par la gauche radicale d’Ada Colau.
Collboni justifie sa décision, prise pour protester contre « la destruction et la cruauté » durant l’offensive militaire israélienne à Gaza, selon les paroles officielles du cabinet du maire. Cette rupture, soutenue par les socialistes et la gauche radicale, avait suscité une salve de critiques à droite, mais aussi un communiqué officiel de félicitations signé par l’organisation terroriste du Hamas.
Collboni a assuré que le veto israélien « ne fait que renforcer » l’engagement de la capitale catalane en faveur de la paix, de la justice et des droits du peuple palestinien, ainsi que contre les « violations constantes » dont il est victime de la part du gouvernement Netanyahou, a-t-il déclaré dans une publication sur Instagram. « Leur voix est aussi la nôtre », a-t-il ajouté.
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