Malgré la montée des tensions diplomatiques, les échanges commerciaux entre la Catalogne et Israël restent marginaux.
Alors que la Commission européenne envisage d’imposer des droits de douane sur 40 % des importations israéliennes en représailles aux opérations militaires à Gaza, l’impact potentiel sur l’économie catalane s’annonce limité. En juin dernier, les importations en provenance d’Israël ne représentaient que 0,2 % du total des achats catalans à l’étranger. Quant aux exportations catalanes vers l’État hébreu, elles s’élevaient à 0,4 % du total.
Dans un contexte géopolitique tendu, marqué par l’ouverture d’une enquête du ministère public espagnol pour « génocide » à Gaza, les liens économiques entre Barcelone et Tel-Aviv apparaissent comme largement secondaires. Les dernières données de Comex, l’organe statistique du ministère de l’Économie, montrent que les échanges commerciaux entre la Catalogne et Israël ont atteint 59,1 millions d’euros en juin, avec un excédent commercial favorable à la Catalogne de 19,2 millions.
Ce solde positif s’explique par une tradition commerciale bien établie : la Catalogne vend systématiquement plus à Israël qu’elle ne lui achète. Cette tendance remonte à 2008. Les exportations catalanes ont connu une hausse notable au fil des années, passant de 152 millions d’euros en 2009 à près de 594 millions en 2023, avant de légèrement se stabiliser.
Tarifs douaniers : une portée plus symbolique que réelle
Malgré la guerre à Gaza, les importations israéliennes ont bondi de 34 % sur un an, atteignant près de 20 millions d’euros en juin. À l’inverse, les exportations catalanes vers Israël ont chuté de près de 29 %, s’établissant à 39 millions. Le volume global d’échange reste toutefois modeste, notamment par rapport aux flux commerciaux catalans avec d’autres marchés.
Par secteur, les échanges concernent principalement les semimanufactures, suivies de la machinerie et de l’automobile. Cette structure commerciale, essentiellement industrielle, explique en partie la résilience des flux malgré les tensions géopolitiques.
À l’échelle de l’Union européenne, Israël ne représente que 0,6 % des importations hors UE, selon Eurostat. Les éventuels nouveaux tarifs douaniers pourraient donc avoir une portée plus symbolique que réelle sur les marchés européens, Catalogne comprise.