Plus de 15 000 personnes se sont rassemblées à Barcelone pour réclamer la libération des membres de la flottille humanitaire interceptée par Israël. La marche, organisée dans le cadre d’une vague de mobilisations internationales, dénonce la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne.
Sous les slogans « Israel assassine, l’Europe sponsorise » ou « Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide », les manifestants ont parcouru dès 18h les rues du centre-ville. Les Mossos d’Esquadra ont déployé des unités anti-émeutes pour empêcher les manifestants de bloquer le péripherique, sans y parvenir.
Vers 20h, les organisateurs ont annoncé leur intention de camper sur la place des Drassanes près du port de manière indéfinie, pour en faire un “lieu permanent d’appel au boycott commercial et institutionnel d’Israël”. Le périphérique était toujours bloqué à 23h ainsi que l’autoroute Ap-7 en direction de Tarragone.
Ada Colau en leader du mouvement
La flottille, composée d’une cinquantaine de navires partis de Barcelone, avait pour objectif de transporter de l’aide humanitaire vers Gaza et de rompre symboliquement le blocus. L’expédition a été interceptée hier par la marine israélienne en eaux internationales. Plus de 400 passagers ont été arrêtés puis transférés au port d’Ashdod en vue d’une expulsion prévue les 6 et 7 octobre, selon les autorités italiennes. Israël a qualifié l’opération de « provocation » et assuré que les détenus étaient « sains et saufs ».
La figure la plus emblématique de l’équipée a sans doute l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau. Elle a livré un suivi quotidien de la flotille sur les réseaux sociaux et enregistré un message vidéo encourageant la population à se mobiliser massivement au cas où elle serait arrêtée.
Des manifestations similaires se sont également tenues à Madrid et dans d’autres villes espagnoles. À l’étranger, Rome, Milan, Turin et Naples ont rassemblé des milliers de personnes pour condamner l’assaut israélien. En Espagne, collectifs et plateformes de solidarité avec la Palestine annoncent déjà de nouvelles mobilisations dans les prochains jours ainsi qu’une grève générale le 15 octobre pour maintenir la pression internationale.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a de son côté convoqué la représentante diplomatique israélienne en Espagne afin de rappeler que les citoyens espagnols « exerçaient un droit fondamental » et bénéficiaient de la protection de son ministère.