En Catalogne, le lundi n’est pas qu’un simple début de semaine. Selon une superstition ancienne, il porterait malchance et invite à la prudence… ou à préparer un café supplémentaire.
Depuis des siècles, les Catalans considèrent le lundi comme un jour délicat. Débuter un projet, signer un contrat, voyager ou prendre une grande décision ce jour-là ? Plutôt éviter, sous peine d’attirer la malchance ! Cette tradition, mêlant croyances populaires et influences religieuses, montre à quel point le folklore catalan sait rendre le début de semaine un peu… dramatique.
Origines lunaires et religieuses : pourquoi le lundi fait peur
Le mot catalan « dilluns » vient du latin dies Lunae, soit « jour de la Lune ». Dans les traditions populaires, chaque jour associé à un astre avait ses caractéristiques : la Lune, avec ses phases changeantes et son influence sur les cycles agricoles et humains, était considérée comme instable. De là est née l’idée que le lundi pouvait être un jour délicat, apportant malchance ou perturbations, surtout pour entreprendre de nouvelles activités. Dans les campagnes catalanes, commencer un travail agricole ou des affaires un lundi pouvait nuire aux récoltes ou au bétail, renforçant cette superstition.
Petits gestes pour amadouer la chance
Pour se protéger, les Catalans pratiquaient des gestes simples mais efficaces… du moins pour la tranquillité d’esprit : toucher du bois, jeter du sel sur son épaule ou porter des amulettes. Ces pratiques, surtout en zones rurales, étaient destinées à limiter les effets supposés néfastes du lundi sur la vie quotidienne et les récoltes. Aujourd’hui, elles sont surtout un clin d’œil au folklore ancestral.
Dictons et expressions
Plusieurs expressions populaires rappelaient la prudence à observer le lundi. On disait par exemple « Dilluns, ni cas ni adéu » (« Lundi, ni bonjour ni au revoir ») pour conseiller de ne rien entreprendre ce jour-là.
D’autres rappelaient que le lundi pouvait être pénible ou malchanceux, comme « Dilluns, dia de mal de cap » (« Lundi, jour de mal de tête ») ou « Dilluns, dia de la lluna, dia de la mala sort » (« Lundi, jour de la Lune, jour de malchance »). Même si ces superstitions ne sont plus strictement suivies, elles restent un témoignage amusant et vivant du patrimoine culturel catalan.
