Alors que les prix s’envolent, le spectre de l’éclatement de la bulle immobilière de 2008 qui a plongé l’Espagne dans une grave crise économique refait surface. Faut-il craindre un nouveau crash ? Eléments de réponse.
Photos : Cyane Morel
Acheter en Espagne est devenu un luxe. En 10 ans, les prix ont grimpé de 35% en moyenne dans tout le pays, avec des pics dans certaines régions, comme les Baléares ou les Canaries, où ils ont presque doublé. Ils dépassent désormais, allègrement, les tarifs pratiqués durant la fameuse bulle immobilière des années 2000. Mais la situation est bien différente selon les experts.
Dans le dernier rapport de l’association des entreprises de valorisation immobilière en Espagne (AEV), les professionnels du secteur affirment que « les conditions de financement actuelles sont beaucoup plus strictes que durant la période précédant 2008, avec un contrôle rigoureux exercé par les établissements financiers ». De plus, le profil des acheteurs a changé : il s’agit désormais d’une demande solvable, disposant d’un bon pouvoir d’achat, et dans 40% des cas, cas n’ayant pas besoin de recourir à un prêt hypothécaire. Une demande par ailleurs fortement soutenue par la part croissante d’acquéreurs étrangers, qui accaparent une transaction sur trois dans des zones comme les Baléares, les Canaries ou Alicante.
Pour en savoir plus sur le marché immobilier espagnol, écoutez notre podcast Immobilier en Espagne : mode d’emploi
La rareté de l’offre, l’investissement étranger et le rôle du logement comme valeur refuge expliquent, selon le rapport, la hausse des prix. Mais dans ce contexte, « tant que la demande restera solvable et que l’offre demeurera limitée, les prix pourraient continuer à augmenter sans que cela n’implique nécessairement l’existence d’une bulle immobilière », estiment les professionnels, qui reconnaissent toutefois des « signes naissants de bulle, de manière localisée ».