vendredi 31 octobre 2025

Espagne, Portugal, les pays du sud ridiculisent économiquement la France

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La tendance est au changement radical : l’Espagne et le Portugal boostent leur croissance tandis que les leaders européens, la France et l’Allemagne, n’arrivent plus à sortir du bourbier économique.

La France est en crise. Inutile d’épiloguer. La politique budgétaire française se retrouve encadrée et fragilisée par deux forces extrêmes, le Rassemblement National et La France Insoumise. Le déficit public frôle déjà les 5 % du PIB, la dette dépasse les 3 000 milliards d’euros. L’exécutif navigue à vue. Mais il suffit de traverser la frontière pour observer un changement d’ambiance.

On le sait, l’Espagne ambitionne de devenir une grande puissance économique avec sa croissance qui est, depuis deux ans, l’une des plus fortes d’Europe. Pendant que les agences baissent la note de la France, celle l’Espagne augmente. Mais dans la réussite économique, si l’on va encore plus au sud, la situation est également au beau fixe. Le Portugal, vu historiquement comme l’un des maillons faibles de l’Union européenne, clôture pour la seconde année un budget en excédent. Un fait inimaginable à Paris.

Baisse des impôts, aides aux plus faibles et aux entreprises

Le Premier ministre, Luís Montenegro, de centre droit, a signé ses comptes avec des baisses d’impôts en faveur des jeunes et des entreprises, une revalorisation des petites retraites et une hausse des allocations sociales à destination des ménages les plus modestes. Avec une gestion budgétaire rigoureuse, la dette publique portugaise recule à un rythme soutenu. Cette année, le ratio dette-PIB devrait tomber à 94 %, un niveau désormais inférieur à celui de la France, de l’Espagne ou encore de la Belgique.

Comme chez le voisin espagnol, la croissance portugaise est dopée par l’euphorie touristique. Pour se défaire de son image de pays arriéré, le Portugal incite les ressortissants étrangers à venir s’installer, avec un golden visa valide à partir d’un investissement de 500.000 euros dans l’immobilier. Une exonération d’impôts pendant dix ans est réservée aux retraités du secteur privé.

Réformes des retraites : le contre-modéle français

La réforme des retraites, en Espagne comme au Portugal, est passée relativement facilement au sein de la société, si l’on compare avec les réactions françaises. Face à un système de retraite sous pression et à une démographie défavorable, l’Espagne recule très progressivement, depuis 2013, l’âge légal de départ à la retraite, passant de 65 à 67 ans.

La population espagnole vieillit rapidement. Près de 2 Espagnols sur 10 ont aujourd’hui plus de 65 ans, une proportion qui pourrait grimper à 30 % d’ici à 2050. Parallèlement, l’espérance de vie, l’une des plus élevées d’Europe, atteint près de 83 ans. Cette situation met sous tension un système basé sur la répartition, où les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Si en 2025, il est encore possible de partir à la retraite à l’âge de 66 ans et 8 mois, en 2026 cet âge passe à 66 ans et 10 mois. Une augmentation de deux mois qui ne sera pas la dernière. En effet, l’horizon final de ces changements est en 2027, date à laquelle l’âge minimum atteindra finalement 67 ans. Le concept au Portugal est globalement le même. Actuellement l’âge de la retraite est de 66 ans et 7 mois, qui sera porté à 66 ans et 9 mois, l’an prochain.

À l’Espagne et le Portugal, on peut ajouter l’Italie qui se stabilise progressivement après des décennies de crises en tout genre. En même temps, la France mais aussi l’Allemagne s’enfoncent inexorablement dans les sables mouvants du marasme. Un tête-à-queue totalement inimaginable, il y a à peine 5 ans.

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