À Barcelone, faire ses courses peut coûter jusqu’à 1.800 euros de plus par an selon l’enseigne choisie. C’est ce que révèle la dernière étude de l’Organisation des Consommateurs et Utilisateurs (OCU), qui souligne des différences de prix spectaculaires entre les différents supermarchés de la capitale catalane. À l’heure où le pouvoir d’achat reste sous pression, cette réalité place les consommateurs face à des arbitrages décisifs.
L’enquête, menée sur plus de 100.000 prix relevés dans 718 magasins répartis dans 183 villes d’Espagne, établit que la chaîne Alcampo du centre commercial Diagonal Mar est non seulement la moins chère de Barcelone, mais aussi de tout le pays. À l’inverse, les enseignes haut de gamme comme Sánchez Romero, Supercor, Sorli Discau ou El Corte Inglés affichent les paniers les plus chers du marché.
Les écarts sont particulièrement marqués dans certaines communes de la périphérie barcelonaise : à Cerdanyola del Vallès, Castelldefels ou encore Cornellà, le coût annuel moyen d’un panier atteint 6.600 euros. À Barcelone même, la moyenne s’établit à 6.508 euros. En comparaison, le panier le moins cher proposé chez Alcampo permet une économie annuelle de 1.804 euros, soit près d’un tiers du budget alimentaire.
L’OCU pointe une inflation de 2,5 % sur l’ensemble de la « cesta básica », avec une envolée notable des produits frais : +8,2 % pour les fruits et légumes, +7 % pour la viande, +3,4 % pour le poisson. Le café (+54 %), les bananes (+36 %) et les œufs (+30 %) illustrent les hausses les plus brutales. Certains produits, comme l’huile d’olive (-53 %) ou le sucre (-25 %), ont vu leur prix baisser, sans toutefois compenser les hausses cumulées des dernières années.
Outre les écarts de prix entre enseignes, c’est toute une logique commerciale qui est remise en question. Les chaînes les plus économiques comme Supermercados Dani, Alcampo ou Tifer ont adopté une stratégie de contenance tarifaire, tandis que d’autres, à l’image de Hipercor (+7 %) ou Lidl (+6,8 %), ont répercuté plus directement les hausses de coûts sur leurs clients.
Face à cette situation, l’OCU appelle à une extension de la réduction de la TVA sur les produits de première nécessité, ainsi qu’à la mise en place d’aides ciblées pour les foyers les plus exposés. En attendant, à Barcelone, choisir son supermarché est devenu un acte de gestion budgétaire à part entière.