L’ancien ministre des Transports José Luis Ábalos, ex-bras droit du Premier ministre Pedro Sánchez au sein du Parti socialiste, a été placé jeudi en détention provisoire à la demande du Parquet anticorruption. Le juge a estimé que le risque de fuite est devenu « extrême » à l’approche du procès.
L’ancien homme fort de la gauche espagnole encourt une peine dépassant les vingt ans de prison. Selon le juge Leopoldo Puente, de la Cour suprême espagnole, la tentation de fuite est désormais très élevée. Il ordonne ainsi l’incarcération immédiate de José Luis Ábalos et de son ancien collaborateur Koldo García dans une prison madrilène.
Les deux hommes sont poursuivis pour appartenance à une organisation criminelle, corruption, délit d’initié, trafic d’influence et détournement de fonds publics, notamment dans le cadre de marchés publics durant la pandémie de Covid. Le magistrat souligne également les importantes sommes d’argent liquide qu’Ábalos aurait manipulées, laissant supposer une capacité financière de fuite.
L’annonce de leur détention constitue un nouveau coup dur pour Pedro Sánchez.
En 2015, Sánchez, Ábalos et Koldo García avaient conquis le Parti socialiste face aux barons installés, lors de la primaire pour désigner le secrétaire général. À l’époque, Sánchez parcourait les fédérations dans sa Peugeot personnelle avec ses deux proches pour rencontrer les militants en face-à-face, un épisode devenu un cas d’école politique.
Cette affaire place aujourd’hui le Premier ministre dans une position particulièrement délicate, s’ajoutant à d’autres polémiques récentes touchant son entourage : son épouse est mise en examen dans une affaire de favoritisme financier et son frère est également visé dans une autre enquête pour corruption.
L’opposition de droite a, une nouvelle fois, demandé au Premier ministre de démissionner, de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées.