L’Espagne a cette particularité de faire cohabiter passé et futur, comme si la Péninsule était tombée dans une faille temporelle.
Car, en marge des centres-villes historiques, des oliviers centenaires et des maisons de pêcheurs, se dressent de gigantesques structures en béton, fleurissent des champignons XXL, et des expériences sensorielles si coûteuses qu’on se demande si l’avenir n’est pas réservé uniquement à ceux qui ont un très bon banquier.
Quoi qu’il en soit, un voyage à travers ces endroits suffirait à convaincre n’importe quel terrien que l’Espagne a un pied dans la SF, l’autre dans l’architecture expérimentale, et la tête dans un film qui gagnerait à être tourné.
La Cité des Arts et des Sciences de Valence
Difficile de faire plus futuriste que cet ensemble signé Santiago Calatrava. Entre les coques blanches qui évoquent des animaux marins du futur, émergeant de lagons aux eaux turquoises et dont les courbes feraient pâlir un vaisseau spatial, tout ici rappelle une base scientifico-organique prête au décollage. On se croirait entre les univers de Terry Pratchett et de Douglas Adams, où les mammifères marins tiennent des rôles aussi énigmatiques qu’importants dans le fonctionnement de l’univers.
Le Musée Guggenheim de Bilbao
La structure innovante du bâtiment a été dessinée par l’architecte canadien Frank Gehry. Sa silhouette est le fruit d’un assemblage singulier de pierre, de verre et de titane. On est entre l’univers de Ridley Scott et la forteresse de solitude de Superman. Pas étonnant donc, que le musée soit rapidement devenu l’un des bâtiments contemporains les plus connus du monde. Ce qui a énormément contribué pour le renouveau de la ville, tombée dans un marasme économique dû au déclin des industries lourdes. On parle depuis d’« Effet Bilbao » pour parler de l’impact sur toute une ville de la construction d’un lieu culturel remarquable.
Le Parc des Siete Tetas à Madrid
Avec ses collines arrondies qui se succèdent comme une série de bosses lunaires, ce parc madrilène semble tout droit sorti du décor des Teletubbies. En plissant les yeux, on aurait ainsi presque l’impression que le soleil madrilène prendrait mystérieusement la forme d’un bébé hilare pour se moquer des joggeurs, tandis que le panorama sur la capitale renforce l’illusion d’observer la Terre depuis une planète voisine.
Le Metropol Parasol de Séville
Séville possède l’un des champignons géants les plus futuristes de la planète, les fameux Setas de Sevilla. Cette structure en bois, gigantesque et entièrement ondulée, donne l’impression que la ville s’est dotée d’un parapluie dystopique conçu pour protéger ses habitants des aléas climatiques du futur. Impossible de ne pas lever la tête en passant dessous : l’ombre et la lumière s’y entremêlent comme dans une simulation numérique. Avis aux fans de The last of us.
Walden-7 à côté de Barcelone
Impossible de parler d’architecture futuriste sans mentionner Ricardo Bofill et plus particulièrement le Walden-7. Ce monolithe rougeoyant situé à Sant Just Desvern, tout près de Barcelone, joue avec les perspectives, les niveaux, les patios et les ouvertures comme un casse-tête géant conçu par un designer visionnaire. On y croise des couloirs labyrinthiques, des puits de lumière dramatiques, des passerelles qui semblent flotter dans les airs… Ce lieu aux allures de méga casbah évoque aussi bien une utopie brutaliste qu’un niveau secret dans un jeu vidéo cyberpunk. Son nom, lui, est un clin d’œil, au roman Walden 2 de B.F. Skinner, une uchronie libertaire en référence au récit Walden ou la vie dans les bois d’Henry David Thoreau.
Le désert de Tabernas, Almería
Difficile de faire plus extraterrestre que le désert de Tabernas. Ses reliefs orangés, ses ravines sèches et son horizon presque vide donnent l’impression de marcher sur Mars. Plusieurs films et séries fantastiques y ont simulé des planètes imaginaires, confirmant ce potentiel intergalatico-désertique (Games Of Throne, Black Mirror, Penny Dreadful ou Doctor Who…) Et avec son parc à thème sur le Far West (de nombreux Western y ont aussi été tournés), on se croirait dans un épisode de West World.

Sublimotion à Ibiza
Probablement l’expérience gastronomique la plus futuriste (et la plus coûteuse) du monde. Ce restaurant 2 étoiles, dirigé par Paco Roncero, transforme chaque plat en performance technologique : projections 360°, réalité augmentée, changements d’ambiance, narration immersive… Le repas ressemble davantage à un voyage sensoriel qu’à un dîner, ce qui explique le tarif faramineux. Et comme dans Le dernier restaurant avant la fin du monde de Douglas Adams, on s’attendrait presque en regardant par la fenêtre à observer une vue spectaculaire sur la fin de l’univers.
Adresse : Hard Rock Hotel Ibiza, Platja d’en Bossa.






