Toni Castella, ce député indépendantiste qui menace d’empêcher l’investiture du nouveau président

L’investiture du président de la Catalogne est imminente. Un député indépendantiste menace de tout faire capoter.

Ce soir ou demain, depuis Berlin où il attend la décision de la justice sur son extradition, Carles Puigdemont va personnellement annoncer le nom du prochain candidat à la présidence de la Generalitat, qui devra recueillir la majorité des voix des députés catalans.

Suite aux résultats des élections du 21 décembre, la majorité indépendantiste est très serrée.  Elle est répartie en trois familles : Junts Per Catalunya le mouvement de Carles Puigdemont (34 sièges), la gauche ERC (32 sièges) et l’extrême-gauche de la Cup (4 sièges).  Junts Per Catalunya et ERC ont formé une alliance, tandis que la Cup qui juge le programme de gouvernement trop timide sur l’indépendance a indiqué que ses députés ne voteront pas en faveur du candidat quel qu’il soit et se réfugieront dans l’abstention. Le compte est donc de 66 députés en faveur du prochain président. L’intégralité des groupes non-indépendantistes (Ciutadans, la droite, les socialistes et Podemos) ont indiqué qu’ils voteraient non dans tous les cas : soit 65 députés contre l’investiture.

Le vote qui aura lieu la semaine prochaine ne tient donc qu’à un fil. Et c’est ici qu’intervient le député Antoni Castella. Ce parlementaire très indépendantiste est à la tête du petit parti centriste Democrates de Catalunya qui s’est fondu dans la liste électorale de la gauche ERC aux élections du 21 décembre. Cependant Castella explique qu’il « dispose de la liberté de vote », et qu’il n’a pas l’obligation de suivre ERC. Lui et une autre parlementaire de Democrates menacent de ne pas voter pour le président lors du débat d’investiture, ce qui conduirait la Catalogne inévitablement vers une nouvelle élection législative.

Programme pas assez indépendantiste

Le courroux de Castella provient du programme du futur gouvernement. Celui-ci n’est pas assez indépendantiste à son goût. Déjà le député de Democrates se plaignait lors de la précédente législature que Carles Puigdemont avait attendu près d’un mois après le référendum du 1er octobre pour proclamer l’indépendance. Castella était favorable à une déclaration dès le 3 octobre, suivie d’une résistance pacifique avec le peuple occupant les rues de Barcelone afin d’implanter la République.

Conformément aux statuts de son parti, Castella indique que ce sont ses militants qui devront décider si oui ou non le soutien est apporté à l’investiture. D’aucuns opinent que Castella veut devenir ministre dans le prochain gouvernement et tente de mettre la pression. Contacté par Equinox, Dani Planàs, responsable de presse du parti, reconnait que Democrates veut diriger un ministère dans le nouvel exécutif « mais uniquement si celui-ci sert à implanter concrètement la République catalane ». Planàs admet que cette décision crée la préoccupation au sein d’ERC et de Junts Per Cat.

Logiquement, Carles Puigdemont doit annoncer le nom de son successeur dans les prochaines heures. Le débat d’investiture commencera lundi et le vote décisif se tiendra mercredi.

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