Municipale Barcelone: l’électron libre Jordi Graupera

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Dans chaque élection municipale, il y a toujours un outsider qui espère créer la surprise. Pour l’édition 2019 de la mairie de Barcelone, Jordi Graupera tente sa chance.

Ada Colau maire sortante, Manuel Valls ex-chef de gouvernement français, Ernest Maragall et Elsa Artadi anciens ministres catalans : le cru 2019 de l’élection municipale barcelonaise est un choc de poids lourds politiques. Au milieu de ce parterre d’éléphants essaie de se faufiler Jordi Graupera, candidat indépendant de 37 ans.

Si Graupera n’a pas derrière lui de parti politique, il est issu de la puissante association indépendantiste Asemblea Nacional de Catalunya (ANC). En coopération avec cette entité, Graupera a organisé une primaire indépendantiste avec pour but de monter une liste unique de ce courant politique. Cependant pour ne pas perdre son profil transpartisan, l’ANC refuse de soutenir la campagne de Graupera.

Seul

Las, les grands candidats indépendantistes Ernest Maragall à gauche et Elsa Artadi à droite ont refusé de prendre part à la primaire et se sont lancés directement dans la course à la mairie. Finalement, au lieu d’être la liste de tous, Graupera est tout seul. Car l’organisateur s’est présenté à la primaire et l’a remportée face à une pléiade de militants politiques rêvant de se lancer dans l’arène.

Jordi Graupera fait ses comptes : si les 40.000 votants de la primaire se reportent sur sa candidature, il entrera au conseil municipal. Une certitude qui pour le moment est contredite par les sondages où il apparaît rarement. Graupera est pris en étau entre le vote utile pour Maragall et Artadi d’un côté, et par les radicaux séparatistes de La Cup de l’autre.

Car Graupera est clairement indépendantiste. Depuis l’âge de 16 ans, se vante t-il. Jordi Graupera considère évidement Elsa Artadi et Ernest Maragall un peu mous en la matière même s’il est prêt à former avec eux une majorité à la Mairie de Barcelone. Il se donne pour mission de défendre les Barcelonais et l’identité catalane. « Paris et Madrid nous voudraient comme une ville de province soumise » s’enflamme le candidat.

Moderne

Pour réussir son pari d’au moins entrer au conseil municipal, Jordi Graupera mise sur deux atouts. La modernité de celui qui a travaillé en tant que chercheur à Princeton aux Etats-Unis. Graupera est le candidat 2.0 de cette élection avec un programme municipal amendable sur le web, façon Wikipédia. Le projet définitif sera quand même voté par les militants.

Deuxième force : l’humour. Avec une force de frappe de 144.000 followeurs sur Twitter (le double d’Elsa Artadi et Ernest Maragall), Graupera tente les vidéos virales second degré. Comme celle où le candidat répond à ses « haters ».

Le résultat de l’opération Graupera risque d’être un coup d’épée dans l’eau. Sans financement public, sans subvention, sans présence dans les débats ni accès aux grands médias. Un comble pour celui qui a été à ses début journaliste sur les plus grands médias catalans et espagnols.

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