En cette période de confinement à Barcelone, des habitants se retrouvent sans revenus comme les vendeurs ambulants. Le collectif se mobilise pour récolter de la nourriture et fabriquer des masques.
Photos: Sindicato Popular De Vendedores Ambulantes de Barcelona
« Beaucoup de mes collègues n’ont même pas d’argent pour se nourrir, c’est une situation très compliquée » raconte Lamine Sarr, porte-parole du Syndicat populaire des vendeurs ambulants. Depuis 2015, la plateforme défend les droits de ceux communément appelés « manteros ». La vente à la sauvette dans les points touristiques de Barcelone, allant des maillots de foot aux lunettes de soleil et sacs à main, leur permet de survivre au quotidien. Mais depuis le confinement, ils se retrouvent sans revenus.
Arrivé à Barcelone en 2006, Lamine Sarr raconte que « c’est un cauchemar, en plus de la persécution dont nous sommes victimes, nous devons affronter ça. Nous n’avons pas droit au chômage ni aux mesures sociales prises par le gouvernement. Nous ne vivons pas la situation comme d’autres Barcelonais, qui peuvent regarder Netflix avec le frigo rempli. C’est difficile pour nous de manger trois fois par jour » ajoute le jeune Sénégalais. Pour soutenir les plus démunis, le syndicat a lancé un appel aux dons sur ses réseaux sociaux. L’argent et la nourriture récoltés ont déjà permis de distribuer des repas à plus de 300 familles en difficulté, dont une grande partie vit dans la zone del Besòs. La coopérative prévoit d’en aider plus de 1000 d’ici les prochaines semaines.

Fabrication de masques
Fin 2017, le Syndicat populaire des vendeurs ambulants a lancé sa propre marque de vêtements. Aujourd’hui, la boutique de la rue d’En Roig dans le Raval stocke les aliments donnés par les Barcelonais. L’atelier est devenu le lieu de fabrication de masques et de blouses pour le personnel soignant. Le 11 avril, 3.151 avaient été distribués dans les hôpitaux de Granollers, Sant Celoni et Sabadell en province de Barcelone.
