La Mairie de Barcelone condamne l’État français

Les indépendantistes catalans, Manuel Valls et le consul de France à Barcelone ont rythmé un surprenant débat en pleine crise du coronavirus.

Le week-end politique a été agité à Barcelone. Juste avant de plier les voiles pour le pont de la Pentecôte, le conseil municipal a présenté une déclaration institutionnelle pour condamner l’État français. La porte-parole des indépendantistes de gauche (ERC) a lu une résolution signée par le parti de la maire Ada Colau (Barcelona en comú), les socialistes et le mouvement de Carles Puigdemont (Junts Per Catalunya). Le document condamne officiellement au nom de la mairie de Barcelone  les « expulsions forcées de Roms en France » qui ont eu lieu en 2013.  Si le « vœu » est officiel, il n’en reste pas moins symbolique et visait particulièrement un conseiller municipal : Manuel Valls alors ministre de l’Intérieur.

« Vous vivez du péché originel de mon vote et cherchez la rédemption »

De toute évidence le but d’ERC était de « se venger » de Manuel Valls qui a permis à Ada Colau de repartir pour un nouveau mandat grâce à son vote il y a un an, alors que les indépendantistes étaient arrivés en tête du scrutin. Désireuse de se refaire une virginité politique et de faire oublier son élection grâce à Manuel Valls, l’actuelle mairesse a soutenu la résolution. Un énième volte-face de Colau souligné à la fois par les amis de Carles Puigdemont : « accepteriez-vous les voix de Manuel Valls aujourd’hui? » a demandé Elsa Artadi. Et par l’ancien Premier Ministre lui-même. « Vous vivez du péché originel de mon vote et cherchez la rédemption » a taclé Valls.

Le consul de Barcelone est à son tour entré dans le jeu. Cyril Piquemal qui a été extrêmement discret pendant la crise du coronavirus, a répondu à la mairie en se fendant d’un tweet en catalan pour recommander au conseil municipal la lecture d’un discours d’Emmanuel Macron au conseil de l’Europe à Strasbourg dans lequel le président français vantait les mérites de l’Europe.

Un débat qui ferait presque oublier que Barcelone vit son épidémie la plus terrible depuis un siècle.

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