Face à l’assouplissement des restrictions en Catalogne, les touristes reviennent sur La Rambla à Barcelone. Elle retrouve à nouveau des couleurs, sans pour autant connaître la cohue de ces dernières années. Reportage.
« La survie du kiosque dépend des touristes, sans eux je serai sans travail » glisse Angel. Pour ce kiosquier c’est un soulagement de les voir revenir. Depuis la pandémie, la facturation a baissé de 80% pour ce commerce. Le responsable puise dans ses économies pour survivre. À quelques mètres de là, la situation reste compliquée pour Juan. « Nous avons eu beaucoup de Français ce week-end mais ce n’est pas suffisant » raconte-t-il. Le Catalan travaille depuis plus de 25 ans dans ce stand de souvenirs. Auparavant il ouvrait jusqu’à 23h, désormais il ferme ses portes vers 15h. S’il se dit content de voir à nouveau des visiteurs, il s’attendait à plus d’affluence.


Rambla à Barcelone, dans l’attente de jours meilleurs
D’autres stands dépendent indirectement des touristes, comme Carolina ouvert depuis 1898. Mercé Palles vend habituellement ses fleurs aux hôtels et restaurants de la ville. Début mai, l’association des hôteliers de Barcelone indiquait que seulement 25% des établissements étaient ouverts. La fermeture des restaurants le soir pendant plusieurs mois n’a pas joué en la faveur de la fleuriste, qui accuse une diminution importante de ses ventes. « Nous sommes une chaîne. Si jamais les établissements baissent à nouveau le rideau je serai impactée. Je suis inquiète, les restrictions ont été relâchées rapidement, j’espère qu’il n’y aura pas de marche arrière » confie-t-elle, en ajoutant que la Covid a provoqué une hausse du prix de vente des fleurs chez les fournisseurs.
Au milieu des objets au logo du Barça, Javier Cuenca renseigne des touristes français. À l’heure actuelle, l’entrepreneur réalise seulement 5 à 6% de son chiffre d’affaires habituel, en travaillant à mi-temps. Une pointe de nostalgie se fait sentir lorsqu’il pense aux années précédentes. Il estime qu’entre 300.000 et 500.000 personnes foulaient le sol de la Rambla chaque jour, « il y avait tellement de monde que je ne pouvais pas saluer mon voisin d’en face ».

