La Russie déclenche une crise au sein du gouvernement catalan

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Les supposés liens du clan Puigdemont avec Poutine sèment la confusion au sein du gouvernement catalan. 

« Il y a des messieurs qui se baladent en Europe avec les mauvaises personnes et se prennent pour James Bond ». Ainsi a répondu, ce mardi, le chef des députés de la gauche indépendantiste, Gabriel Rufian, à un journaliste qui l’interrogeait sur les liens entre Carles Puigdemont et Vladimir Poutine.

Le New York Times, le 3 septembre dernier, a sorti une longue enquête sur les relations entre les conseillers de Carles Puigdemont et le Kremlin. Avec le déclenchement de la guerre, la presse espagnole a republié les meilleures feuilles de cet article. Josep Alay, du cercle intime de Carles Puigdemont, en charge des relations étrangères, aurait rencontré à plusieurs reprises des membres des services de renseignements de Russie et des entrepreneurs russes afin d’obtenir des financements pour le processus indépendantiste et pour un éventuel état catalan indépendant.

La presse accuse également le clan Puigdemont d’avoir collaboré avec des éléments russes lors des émeutes de 2019 et le blocage de l’aéroport de Barcelone après la sentence du procès judiciaire contre les leaders indépendantistes. Alay réfute totalement avoir rencontré à Barcelone durant la période des émeutes Sergei Sumin, un colonel en charge de la sécurité de Vladimir Poutine et Artyom Lukoyanov, conseiller du président Russe. En outre, lors de ses déplacements en Russie, Alay aurait été accompagné en permanence par Alexander Dmitrenko, un homme d’affaires russe que le gouvernement espagnol a lié aux services secrets. 

Face à cette avalanche de révélations, comme l’on fait en France Le Pen, Mélenchon et Zemmour, Puigdemont et ses amis ont nié toute relation avec la Russie et apportent un franc soutien à l’Ukraine. Cependant, les médias conservateurs espagnols sont dubitatifs et insistent sur ce dossier.

Hier, le député « grande gueule » Rufian s’est donc joint à la meute conservatrice pour mettre sous pression la famille politique de Carles Puigdemont. « C’est une frivolité, ils veulent faire des selfies avec des satrapes » a ajouté Rufian pour accabler ses confrères indépendantistes.

En Catalogne, les indépendantistes de gauche de Rufian sont en concurrence électorale avec ceux de droite de Puigdemont. Même si en raison d’un fragile équilibre parlementaire, ils doivent gouverner ensemble, dans une improbable coalition. Les propos de Rufian ont choqué les ministres et députés proches de Puigdemont. Une brèche qui ouvre une crise gouvernementale.

Le vice-président catalan Jordi Puignero, complice de Puigdemont, a demandé un tête à tête avec le président (de gauche) de la Catalogne, Pere Aragones. Puignero a fait part publiquement de son profond malaise suite à la sortie de Rufian. Ce dernier est un « minable », selon un tweet du porte-parole de Junts, le parti de Puigdemont, Jordi Sanchez.

Carles Puigdemont et Josep Alay répondront aux questions des députés catalans dans le cadre d’une commission enquêtant sur cette affaire. Le parti Junts demande que Gabriel Rufian soit également auditionné par cette commission.

Un nouveau couac qui affaiblit le gouvernement catalan devenu inaudible depuis le commencement de la guerre : les principales compétences étant exercées au niveau national par le Premier ministre Pedro Sanchez.

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