À la mode durant la pandémie, les potagers urbains sont toujours aussi courus à Barcelone. Un style de vie plus proche de la nature, sur lequel surfent certaines entreprises.
Photos : Clémentine Laurent/Equinox
Jesús a bientôt terminé de récolter ses salades, et bientôt, il plantera des courgettes. À plus de 90 ans, il continue à venir cultiver sa parcelle de potager, dans le quartier de Vallcarca, à deux pas du Park Güell. “J’étais l’un des premiers à faire mon potager ici, dans les années 1980”, raconte-t-il, tout en faisant une pause à l’ombre de la pergola. À l’époque, avoir un potager n’était pas rare pour les habitants de ce quartier reculé, mais l’idée d’un espace collectif où l’on pourrait cultiver ensemble était novatrice. L’Hort de l’avi, le “potager de papy”, était né. Et c’est, encore aujourd’hui, l’un des premiers potagers urbains de Barcelone.

Des potagers municipaux, réservés aux retraités et associations
Mais pour l’instant, difficile pour un Barcelonais lambda d’avoir accès à l’un de ces potagers municipaux : il est en général nécessaire d’avoir plus de 65 ans ou faire partie d’une association pour se voir attribuer une parcelle. Bien sûr, il existe d’autres types de potagers : dans les écoles mêmes, sur des terrains en friche, et même des potagers spontanés ou “okupas”. Devant cet intérêt croissant des habitants pour la culture de la terre, la mairie a mis en place en octobre 2020 le département “Mans al verd” (‘Mains au vert’), et vise à étendre encore le nombre de potagers urbains, pour que tous les Barcelonais qui en ont envie puissent cultiver leur propre parcelle, explique Andrea de Llobet, responsable du département.

Mans al verd fait d’ailleurs gagner 7 parcelles, en ce moment-même, réparties dans différents quartiers de Barcelone. Ici, les associations mais aussi les particuliers sans limite d’âge peuvent s’inscrire jusqu’au 7 juin, pour se voir attribuer gratuitement une parcelle pour les 5 prochaines années (inscriptions ici).
Hors de Barcelone, des potagers à louer
Mais pour ceux qui ne voudraient pas attendre, d’autres solutions existent pour cultiver son potager. En-dehors de Barcelone, de nombreuses entreprises louent des parcelles dans des sortes de potagers communs, et ce pour n’importe quel citadin ayant envie de se mettre au vert. Huerto en alquiler, Mini Huertos, Huertos de Ocio ou encore Horts de l’avi proposent des parcelles à louer à Viladecans, Cornellà de Llobregat, Vilanova del Vallès, Gavà, Vilassar de mar… Les potagers vont de 25 à 50 mètres carrés, et à partir de 25 € par mois. Certains fournissent même des services additionnels comme une parcelle grillagée ou un arrosage régulier, par exemple.

Aujourd’hui, l’envie de vert n’a pas quitté les citadins. La pandémie n’a fait que faire prendre conscience du besoin de nature, lorsqu’on habite en ville, et l’intérêt pour les potagers urbains est toujours croissant à Barcelone et dans sa périphérie. “Les gens ont besoin de sortir voir la nature, et les parcs bondés en ville, ce n’est pas vraiment ça dont les gens ont besoin”, affirme Ramón. “Avoir un potager, c’est différent : on est en contact avec la terre, et ça a de nombreux bénéfices sur la santé ! C’est ça que les gens viennent chercher, sans vraiment le savoir.” Le fait de profiter de fruits et légumes frais et bios participe aussi à tout l’environnement sain qu’offrent les potagers urbains.

La carte des potagers urbains de Barcelone
Retrouvez ici les conseils de la mairie en ligne pour commencer à cultiver son propre potager.
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