« J’ai opté pour un métier qui a du sens », ces Français de Barcelone qui ont changé de vie

Par les temps qui courent, de plus en plus de personnes actives décident de concilier convictions et vie professionnelle. Pour certains, la ville de Barcelone a été l’élément déclencheur.

Fini les professions vides de sens. Ces Françaises et francophones de Barcelone ont décidé de changer radicalement de carrière professionnelle pour être en phase avec leur engagement. C’est le cas d’Aya, 31 ans, installée à Barcelone depuis 4 ans. La trentenaire a vécu 10 ans à Paris et travaillait pour des banques dans le domaine de la conformité. « J’exerçais dans le quartier de la Défense, là-bas, tout le monde porte des costumes et ne prête pas attention à l’environnement. Dans ma profession, je traitais des sujets de crimes financiers, de lutte contre le blanchiment d’argent, etc. Quand j’ai emménagé à Barcelone, j’ai tout de suite su que je devais changer de carrière », confie Aya.

Déclic à Barcelone

En quittant la vie parisienne pour la capitale catalane, la Française a rapidement été marquée par un mode de vie barcelonais plus respectueux de l’environnement. « J’ai eu un choc brutal quand je suis passée de la Défense à une ville où le travail ne passait pas forcément avant la vie personnelle. » Pour l’ex-Parisienne vivant dans l’Eixample, les différentes initiatives écologiques mises en place par la cité comtale, mais aussi son cadre de vie agréable ont provoqué un véritable déclic. « Ici, pour se déplacer on utilise beaucoup les vélos, les transports en commun, on marche énormément, il y a la plage et même des poubelles de recyclage à chaque coin de rue. On ne trouve pas ça à Paris ! J’ai alors ressenti cette envie qu’il fallait que j’en fasse plus pour la planète. »

De ce constat, Aya a changé de domaine professionnel, et travaille désormais pour le développement durable, toujours dans le secteur de la banque. « Je travaille avec des banques de Paris, Madrid ou encore Londres. L’objectif de ma profession est de créer de nouveaux départements dans ces banques, spécialisés dans la recherche de fonds d’investissements pour des projets positifs en matière d’impact sur la nature, l’environnement, et le social. » Une nouvelle carrière qui l’a amenée, par exemple, à participer à la COP26 en 2021, qui a été une révélation pour la néo-Barcelonaise. « Durant cet événement, je me suis chargée d’établir des partenariats entre la banque pour laquelle je travaille et des ONG, des associations et des fonds de gestion à impact positif, en présentant des projets que l’on développerait ensemble, de manière à atteindre les objectifs de l’accord de Paris » détaille Aya.

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Alicia a lancé son atelier de couture à Barcelone. Il se nomme « Atelier Marquise« .

Barcelone a également été une source de changement pour Alicia, 33 ans. Pendant près de 8 ans, Alicia a été attachée de presse pour de grandes marques. Cependant, dès son passage à San Francisco aux Etats-Unis, la Française songeait déjà à une reconversion professionnelle. « À San Francisco, la vie était très chère, je ne pouvais pas me permettre de prendre des risques. Barcelone m’a donc poussé à changer de carrière. » Arrivée dans la cité comtale il y a 3 ans, l’ancienne attachée de presse s’est éprise de la ville catalane, de son mode de vie et de l’affection portée par les Barcelonais aux produits faits main. Des conditions qui ont scellé sa volonté d’exercer un métier en adéquation avec ses convictions.

Un métier qui a du sens

« Mon poste d’attachée de presse était intéressant, mais je m’en suis lassée. J’incitais les gens à acheter des biens dont ils n’avaient pas forcément besoin pour encourager la machine à consommation » se remémore Alicia. En parallèle, la Française suivait une activité de couture à Paris, qui était avant tout un hobby. « Ce passe-temps avait plus de sens pour moi, il me permettait de m’approprier ce que je portais. Le fait d’apprendre à faire des vêtements modifie notre conception et consommation des vêtements. Depuis, j’ai arrêté de faire mon shopping auprès de marques de fastfashion. Je porte des vêtements je couds moi-même de A à Z ou de seconde main, j’évite d’acheter des vêtements neufs. »

De cette passion soudaine a découlé son envie de donner l’opportunité aux curieux de s’initier à la couture. Alicia couds depuis maintenant 8 ans. Elle a suivi une formation auprès de la mairie de Paris, puis a passé son CAP couture et a travaillé pour des ateliers de costumes et des costumières professionnelles. Fort de son expérience, Alicia a souhaité transmettre son savoir-faire. « J’habite à Gracia, et j’ai rapidement remarqué que les Français de Barcelone étaient friands de ce genre d’initiative. J’avais un terrain fertile, alors je me suis spécialisée dans les cours de couture en français, comme il n’y en avait pas à Barcelone. Le vocabulaire est technique, c’est toujours mieux de suivre ce genre de cours dans sa langue maternelle » détaille Alicia avant de poursuivre : « Je suis épanouie dans ce que je fais. J’apprends aux gens à se valoriser grâce à mon atelier. Je leur montre qu’ils sont doués, qu’ils savent faire des choses et cela leur apporte humainement » se félicite-t-elle.

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Marie a quitté la Belgique l’été dernier pour s’installer dans la cité comtale.

Pour Marie, 33 ans, Belge expatriée à Barcelone depuis août 2021, la cité comtale a également été, en partie, à l’origine de son changement de carrière. À Bruxelles, Marie exerçait en tant qu’assistante municipale. « Je rédigeais des comptes-rendus de conseils communaux, c’était un quotidien assez chargé, puis la naissance de mon premier enfant a changé la donne. Le fait d’être maman m’a ouvert les yeux sur le fait d’être plus disponible pour mon enfant. » La Belge a donc décidé de prendre une année sabbatique pour réfléchir à sa nouvelle carrière professionnelle. En parallèle, Marie vivait une relation à distance avec son compagnon barcelonais.

En août dernier, elle décide de s’installer à Barcelone pour rejoindre son conjoint. Rapidement, la Belge décide de suivre une formation de chiropraticienne. « Ici, il y a une belle solidarité entre les expatriés francophones. J’ai rencontré des mamans qui m’ont écoutée et conseillée. Comme je souhaitais exercer un métier axé sur le bien-être, l’écoute de soi, et la méditation, entreprendre une formation de chiropracticien coulait de source. » La Belge va donc suivre cette formation dès la rentrée prochaine, pour une durée de 6 mois. « Toute la pratique va nous être expliquée. L’école est assez familiale, c’est ce qu’il me fallait. Par la suite, j’aimerais travailler en freelance pour m’occuper au mieux de mes patients. » Des choix de vie que ces néo-Barcelonaises ne troqueraient pour rien au monde !

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