Ces Français de Barcelone ne font plus la fête… et le vivent bien

medecin français à Barcelone

Ces Français sont venus à Barcelone pour faire la fête, mais ont aujourd’hui changé de vie et redécouvrent la capitale catalane sous un nouveau jour. Témoignages. 

« Interdiction de passer un samedi soir à la maison, c’était un sacrilège ». Passionnée par la vie nocturne, Erika a passé la trentaine en 2008 dans la vie festive de Barcelone. « Je buvais beaucoup, sortait énormément, et je faisais des « reposos » pour ne pas aller travailler dans le call-center qui m’avait embauchée » se remémore la Toulousaine.

Le reposo est un document médical délivré par les médecins espagnols. L’état du patient n’est pas assez grave pour obtenir un arrêt maladie, mais il n’est pas assez en forme pour aller travailler. C’est une espèce de dispense dont a abusé Erika. « Le reposo, c’est bien mais l’entreprise est en droit de ne pas payer les journées de travail manquantes, je le sentais à la fin du mois » se rappelle celle qui vit aujourd’hui dans l’Eixample de Barcelone.

« L’ambiance festive de Barcelone m’exaspère »

En 2012, la jeune fille monte une entreprise de marketing à Barcelone. « Une partie du temps et de l’énergie que je passais dans des lieux nocturnes, je les aies mis dans ma société ». La transition ne fut pas facile et lors des premières années Erika continua à mener une vie riche de loisirs nocturnes en plus de son nouveau travail.

Aujourd’hui, elle ne sort plus du tout. « Je suis morte. Je fais juste des restos de temps en temps, mais je suis vite lassée ». Paradoxalement, Erika vit mal que les autres festoient autour d’elle. « L’ambiance festive de Barcelone m’exaspère, les festivals, les boites, les bars. En plus du vacarme, je ne comprends pas que l’on puisse passer autant de temps là-dedans. Je suis condescendante avec les teufeurs, alors que moi même j’en étais une » confesse la Barcelonaise qui a aujourd’hui 45 ans.

« J’ai fait tous les bars légaux et clandestins  de la ville »

« Je regarde avec un œil amusé les fêtards d’aujourd’hui ». Amine, lui, ne regrette rien. « Mes yeux se sont ouverts très grands, quand je suis arrivé à Barcelone, je voyais la ville comme dans le film l’Auberge espagnole ». Ce Parisien est arrivé par hasard à Barcelone en 2003 pour suivre son épouse bénéficiant d’une mutation professionnelle. « Je crois que j’ai fait tous les bars légaux et clandestins  de la ville pour découvrir les vins espagnols et les gins tonics qui arrivaient alors sur le marché ».

Week-end à Barcelone

« Les nuits sont longues à Barcelone. Ce que tu dépenses en 4 heures ici avec des amis à refaire le monde, en enchaînant des verres, est dépensé en 45 minutes à Paris » calcule le désormais quadragénaire. La seule limite que c’est imposée Amine pendant ses quatre années festives : ne pas toucher à la drogue et ne pas manquer son travail d’analyste financier.

Le tournant a eu lieu avec la naissance de son fils en 2007, qui a marqué la fin des réjouissances nocturnes. « Je veillais autant qu’avant mais pour m’occuper de mon bébé » se rappelle Amine avec une certaine tendresse dans la voix. Il redécouvre alors la capitale catalane sous son nouveau jour : une ville familiale. « Barcelone est faite pour les familles, la Caixa Forum par exemple est un endroit qui émerveille mon fils et me fait retomber en enfance » , conclut le père de famille qui vit aujourd’hui dans le quartier de Sarrià.

« J’avais une copine catalane très teufeuse à l’époque »

« Je me suis cassé le pied et alors tout s’est arrêté ». De 18 à 26 ans, Quentin avait pour résidence secondaire les boites de la plage de Barcelone. Pacha, Carpe Diem, Opium, le Français en égrène encore aujourd’hui la liste avec plaisir. « J’avais une copine catalane très teufeuse à l’époque, alors le week-end on s’amusait bien et la semaine je travaillais à la Fourchette » confie cet autre Parisien.

barcelone capitale de la fêtePuis un accident de football où le Français s’est gravement cassé le pied à changé la routine. Retour en France avant de revenir vivre à Barcelone. « Quand on est jeune, on ne lève pas la tête et on ne voit pas tout ce que possède à Barcelone comme son histoire, son architecture », analyse celui qui a aujourd’hui crée sa société de location de vélo Bikelona Rentals. Quentin, s’émerveille d’une ville sans boules à facettes. « Quand je me dis que près de mon appartement dans le Born , il existe des bunkers dans lesquelles se réfugiaient les Barcelonais pendant la guerre civile, c’est quand même fascinant ».

Pourtant, même sans paillettes, pas question pour nos anciens fêtards de quitter la ville. A l’image de Barcelone, dont la moyenne d’âge ne cesse d’augmenter et atteint maintenant les 44 ans, ils redécouvrent de nouvelles facettes de la métropole, jusque là inexplorées.

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