Pourquoi les trains Barcelone-Paris sont si chers

trains Barcelone-Paris

Les prix des trains entre Barcelone et Paris s’envolent. Pour quelles raisons et pour combien de temps ? Voici pourquoi voyager entre la capitale française et catalane coûte si cher.

« Train Paris-Barcelone pas cher ». C’est le message inscrit sur le lien du site web de la Sncf à la suite d’une recherche dans un moteur de recherche. « Pas cher » ? Comptez 229 € le Barcelone-Paris lors du dernier week-end de février, ou encore 418 € un aller-retour à Pâques. Le trajet inverse fait tout de même gagner une poignée d’argent. Toutefois, le prix actuel d’un Barcelone-Paris ne descend pas en dessous des 81 €. Alors même que les campagnes de communication vantent des billets à 39 €, ou légèrement plus. Mais la chance n’est pas donnée à tous. Il faut trouver le bon jour et la bonne heure.

« C’est la politique commerciale de la Sncf », une source interne. Avant la fin du partenariat entre l’opérateur français et son homologue espagnol, des Barcelone-Paris à prix compétitifs se trouvaient facilement, et les tarifs de haute saison oscillaient entre 79 et 245 €, entre juillet et août l’année dernière. Mais depuis décembre dernier, le porte-monnaie des Français de Barcelone note la différence. Les deux fréquences quotidiennes d’autrefois continuent d’être assurées, mais les prix n’affichent pas le même visage.

Pourtant, « le marché du transport ferroviaire est désormais ouvert à la concurrence », assure la chargée de communication de la Sncf. En ce sens, le coût des trajets devrait diminué. De son côté, en Espagne, lorsque Ouigo, le low-cost français, est arrivé en 2021, les trains Barcelone-Madrid avaient connu une baisse des prix de 30 %. Alors pourquoi, dès lors qu’il s’agit des chemins de fer français, cela reste si cher ?

Récupérer les anciens tarifs prendra « un peu de temps »

Pour des raisons de compétitivité, l’entreprise ferroviaire française ne souhaite pas communiquer ses prix moyens ni les marges pratiquées. « A priori, on pourra récupérer les tarifs du TGV Paris-Barcelone des années antérieures, avance tout de même un fournisseur de la Sncf. Mais ça va peut-être prendre un peu de temps. »

Et ce n’est pas une affaire de mauvaise volonté. Même s’il faut bien l’admettre, avec de tels prix, associés à l’inflation et à la baisse du pouvoir d’achat, les voyageurs ont de quoi se laisser tenter par l’avion. Une vingtaine d’euros seulement pour 1 h 50 de vol, soit cinq heures de moins qu’en train. Il ne reste que la conscience écologique pour les retenir.

Les trains Barcelone-Paris plus coûteux que l’avion

L’explication d’une telle différence de prix trouve sa place dans les 30 000 km de rails français. Lorsqu’Elisabeth Borne était encore ministre des Transports Elisabeth Borne, et ex-directrice de la stratégie de la SNCF, elle affirmait :« on a une infrastructure qui coûte 9 milliards d’euros. Il n’y a pas de magie ». Résultat ? Le TGV est plus cher que l’avion car une partie du financement des lignes ferroviaires est supportée par le billet.

Mais ce n’est pas tout. Selon un article d’Huffington Post, 40 % du coût d’un ticket de train permet aussi d’entretenir les gares et de s’acquitter d’un « péage » pour rouler sur les voies. Et pour arriver à amortir ces frais tout en baissant les prix, les wagons doivent se remplir. Or là encore, trains et avions ne sont pas logés à la même enseigne. Un TGV Ouigo offre jusqu’à 1250 places, contre 200 environ pour les avions.

C’est le serpent qui se mord la queue. Car dans le ciel, le carburant n’est pas encore taxé, bien que récemment acté par le Paquet Climat de la Commission européenne. Mais jusque là, et d’ici qu’elle ne soit appliquée, cette exonération confère une sacrée faveur aux compagnies aériennes, le kérosène occupant 25 à 30 % du prix du billet. Il coûte 0,80 centime d’euros le litre. Le train, lui, roule au gazole et l’électricité. Et ce dernier subit des taxes de 10 % en France, conférant un prix au kilomètre de 9 €.

Ainsi, avec de tels avantages en faveur des voyages par le ciel, et dans un univers largement subventionné par les collectivités, on peut comprendre l’aisance des compagnies aériennes à casser leurs prix pour défier toute concurrence. Chose encore difficilement réalisable sur les rails.

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