Barcelone en retard sur Paris dans sa lutte contre les voitures

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les municipales de Barcelone

Anne Hidalgo annonce la mise en place de la zone à trafic limité dans l’hypercentre de Paris pour le début de l’année 2024. Barcelone, dans sa lutte contre les voitures et deux-roues à moteur, est très en retard sur les politiques parisiennes. 

 

Radars anti-bruits pour détecter les cylindrés dépassant les décibels, limitation de la vitesse à 30 km/heure dans toute la ville, stationnement payant pour les deux-roues. Autant de mesures mises en place par Anne Hidalgo à Paris qui sont encore taboues à Barcelone.

Le militant écologiste Guille López, du collectif Eixample Respira, vient de rejoindre Ada Colau et se retrouve en 4e position sur la liste électorale de la maire sortante pour le scrutin du 26 mai prochain. Le trentenaire salue les actions de la mairie avec la piétonnisation de la rue Conseil de Cents et les « superillas » de Sant Antoni et de Poblenou. Pourtant Lopez reste lucide sur les rendez-vous manqués, notamment sur l’invasion des motos et scooters dans tous les espaces de la ville : pistes cyclables, trottoirs, couloirs de bus. Le manque d’amendes pour les chauffards et les conducteurs inciviques est dû aux socialistes qui gouvernement la ville avec la gauche radicale d’Ada Colau, selon le militant écologiste.

Ada Colau: "Si je perds la mairie, j'ai deux filles à la maison et beaucoup de livres à lire"

Ada Colau durant une interview Equinox

A la veille des élections municipales, de manière très surprenante pour une ville qui dépasse quotidiennement la limite de pollution autorisée par l’ONU, aucun candidat ne souhaite activer des mesures de restrictions sévères pour les véhicules à moteur.

Xavier Trias, en tête dans les sondages, a lié sa campagne à la fluidité de la mobilité dans un but de développement  économique et commercial. « Barcelone est une ville de voitures et de motos », se plait à répéter le centriste. Pour limiter la pollution, Trias plaide pour l’électrisation totale des transports publics et privés. Une mesure ambitieuse, mais qui doit se calculer sur une décennie, avec peu de compétences liées au maire de la ville en la matière.

Xavier Trias

Xavier Trias dans la rédaction d’Equinox 

Les socialistes challengers de cette élection ne voient pas non plus d’urgence. Laia Bonnet, poids lourd du parti à la rose au conseil municipal de Barcelone, s’est déclarée hostile au Bicibus. Cette initiative consiste à permettre aux enfants d’aller à l’école en bicyclette le vendredi matin, en coupant la circulation automobile sur le trajet pour des questions élémentaires de sécurité. La question des transports est survolée dans le programme électoral de l’aspirant socialiste à la mairie Jaume Collboni. Une vague référence à l’électrification des véhicules est lancée au travers des « idées diverses ». Celui qui se présente au poste de maire depuis une décennie sans jamais être élu n’a pas dédié un seul chapitre à question verte.

Ernest Maragall, l’indépendantiste de gauche, penche également du côté moteurs. Il souhaite flexibiliser la limitation des 30 kilomètres heures. A Barcelone, la mesure est timide et ne concerne que les zones où une école est à proximité. C’est encore trop pour le candidat qui souhaite lever la limitation en dehors des horaires d’ouverture des centres scolaires. En revanche. Maragall souhaite développer le réseau de pistes cyclables.

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Ernest Maragall dans la rédaction d’Equinox 

Malgré sa timidité, la politique visant à apaiser les rues de la présence des voitures est conduite par Ada Colau. Les « superillas », ces quartiers piétons géants, ont été salués par l’ONU dans le cadre des politiques destinées à sauver la planète. Un concept qui est désormais repris depuis Barcelone dans le monde entier, de New-York à Lyon en passant par Tel-Aviv. Si la maire de Barcelone reste au pouvoir, de nouveaux axes verts sont prévus, notamment sur l’intégralité de la rue Provença. Les pistes cyclables continueront de remplacer les couloirs de voitures, la conscientisation de l’état d’urgence climatique continuera d’être dans le vocabulaire de la mairie.

Si Ada Colau n’est pas allée aussi loin qu’Anne Hildalgo, c’est peut-être parce que la maire de Paris sait que son mandat est le dernier. Ce qui n’est pas le cas de la mairesse de Barcelone, qui remet son titre en jeu le 28 mai prochain.

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