4 histoires folles de colocation à Barcelone

colocation à Barcelone

La vie à plusieurs à Barcelone n’est pas sans rebondissements. Entre les problèmes de propreté, de cohabitation ou tout simplement, les gags entre locataires. Extraits des histoires les plus improbables des Français en colocation dans la capitale catalane.

Rares sont les Français qui réussissent à trouver leur cocon partagé du premier coup à Barcelone. Trop cher, insalubre, sale. Et puis surtout, une cohabitation parfois rocambolesque. A Barcelone, regrouper toutes les histoires de colocs barcelonaises alimenterait un livre entier, tant elles sont nombreuses. Curieux ? Voici un avant-goût de ce qui existe derrière les murs des « pisos compartidos ».

Les crucifix partout dans l’appartement

Un appartement partagé avec un couple, avec des crucifix comme décoration. « Il y avait dans chaque pièce ! », s’exclame Louise, 21 ans. « Et quand je disais merci pour de la nourriture, on me répondait, c’est pas moi qu’il faut remercier, c’est Dieu ». Le décor est planté. Mais lorsque la jeune Parisienne avait opté pour une chambre à 600 € par mois chez une famille péruvienne, l’été dernier, près d’Arc de Triomphe à Barcelone, elle ne s’attendait pas à une colocation si particulière. « Je ne voulais pas être qu’avec des Français ou des personnes parlant anglais », explique celle qui souhaitait avant tout perfectionner son espagnol.

Mais l’immersion fut un peu trop brutale. « Ils étaient très envahissants. La femme rentrait dans ma chambre, rangeait mes affaires et refaisait mon lit quand je n’étais pas là ». Des vêtements normalement posés à droite du sommier se retrouvaient à gauche. Parfois même, ils étaient déjà lavés, et les culottes pliées. Au moment de se reposer, le couple pouvait rentrer quatre ou cinq fois dans la chambre dans une même soirée. « Je ne pouvais pas manger à l’heure que je voulais. Et quand je sortais le soir, ils me posaient toujours des questions que même mes parents n’oseraient plus demander ». Le choc des cultures ? Possible. Toujours est-il que quelques semaines après son entrée dans l’appartement, Louise a fini par passer toutes ses soirées dehors. Au prix de six ou neufs appels manqués de ses « colocataires-parents ». « Je rentrais à minuit pour être sûre de ne pas les croiser. » Le temps de trouver un autre logement, un peu moins de deux mois plus tard.

Le réveil à 4 h « en action » par les colocs

Quand Valentin, 33 ans, parle de ses histoires de vie en coloc, il affirme simplement : « classique quoi ». L’entrée dans la chambre à 4 h du matin par les autres locataires, « pour te réveiller ou voir si tu es avec quelqu’un », entre autres. « Une fois, j’étais en action avec une fille dans ma chambre », se souvient-il. Un poil gênant. Et puis à d’autres occasions, l’arrivée des colocs se fait au son d’une chanson accompagnée d’un ukulélé. Des imprévus de retour de soirée, résume alors le trentenaire qui habite dans le Raval.

Mais pas seulement. Car « à tout moment, je peux rentrer à l’appart et voir qu’il y a 5 ou 6 personnes en train de prendre l’apéro ou jouer à la PS5 avec un de mes colocs », rigole le Breton. « Un vrai bordel. » Mais après trois ans de vie barcelonaise, Valentin continue de raconter toutes ces péripéties avec le sourire. Vivre à plusieurs n’est pas une contrainte pour lui : « j’aime bien avoir une présence dans l’appart ». Tant qu’elle reste « bon délire ».

La police au petit matin

« Au bout de deux semaines de colocation, la police est arrivée dans mon appartement ». C’était un matin d’avril, à 7 h, déclare Juliette, 19 ans. La Française originaire d’Agen n’a pas mis longtemps à se rendre compte que sa colocation du quartier de Sagrada Familia, trouvée sur Idealista, ne serait pas « la bonne ». D’une part, parce que l’appartement s’avère très sale. « Mais je ne pouvais pas savoir, car j’avais fait la visite en visio », admet l’étudiante en stage dans la capitale catalane. Mais aussi, parce que le domicile n’assure pas la sécurité promise. « Un soir, en milieu de semaine, j’étais dans mon lit, 23 h, lumière éteinte, et j’entends des cris. » Sa colocataire, une Bolivienne de 30 ans, se dispute avec son compagnon italien qui vit, lui aussi, dans l’appartement. « Je me dis dans 5 minutes, c’est terminé. Mais pas du tout ! Ça dure et c’est de plus en plus fort. J’étais tétanisée ».

L’homme menace sa petite amie de détruire ses papiers d’identité. La jeune femme appelle à l’aide. Deux heures plus tard, « elle pète un câble et demande à son copain de partir, sous peine d’appeler la police. Au fond, moi, j’espérais déjà que les forces de l’ordre viennent », raconte Juliette. La Guardía Urbana aura été contactée le lendemain, à l’aube, après que l’homme, parti du domicile dans la nuit, soit revenu toqué à la porte. En partant travailler, la jeune Française croise alors l’Italien en train de se faire fouiller. Il reviendra deux ou trois jours plus tard à la coloc, après quelques excuses. « Mais le soir même de la dispute, j’ai directement décidé de changer de coloc. »

La cocaïne dans le micro-ondes

C’était un mauvais plan, pourtant déniché via la plateforme Badi, spécialisée dans les colocations à Barcelone. En 2020, en pleine pandémie, Valentin, originaire de Nancy, avait effectué ses recherches à distances. En arrivant dans la cité comtale, il était censé partager l’appartement avec deux colocataires. « En arrivant, je tombe sur un ancien de 80 ans, dans la cuisine. Je me suis dit que c’était le père ou le grand-père de mon coloc. Mais en fait non, c’était le troisième locataire », explique Valentin. Un profil original, certes, mais après tout pourquoi pas. Sauf qu’il y a une nuance.

« C’était un gars qui était parti en vrille à une cinquantaine d’années. Il a tout plaqué, sa femme, ses enfants, et est tombé dans la cocaïne et les prostituées à Barcelone ». 20 ans de folle vie dans la capitale catalane, qui se reflétait au quotidien. « Il y avait de la cocaïne partout ! Même dans le micro-ondes. Le matin au petit-déjeuner, j’en trouvais », lance le jeune homme, resté six mois dans ce logement. Une demi-année délirante, avoue-t-il. « Cet homme était tombé amoureux d’une prostituée, il voulait la ramener à l’appartement. Fin bref, c’était un truc de dingue. » Si fou d’ailleurs, que par peur, Valentin en venait à dormir avec un couteau sur la table de nuit, lorsqu’il s’était disputé avec l’octogénaire. Une expérience qu’il n’a pas souhaité renouveler.

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