Pas un centime pour les musées de Barcelone

Edito de Nico Salvado

musée catalogne

L'edito d'EquinoxÉdito de Nico Salvado, fondateur d’Equinox Barcelone.

En 2023, le Ministère espagnol de la Culture a investi un total de 13,96 millions d’euros dans l’achat d’œuvres d’art pour les collections des musées publics.

Si la grande partie de ces achats est destinée à Madrid, la Catalogne ne recevra rien. Rien de rien. Le Musée romantique est le grand gagnant avec 2 millions d’euros pour acheter La Pietà de Francisco Goya. le Museo Nacional Centro d’Arte Reina Sofia perçoit 1,2 million d’acquisitions et le Musée national du Prado 619 753 euros.

Dans le reste du pays, le gouvernement espagnol a acheté des documents pour une valeur de 247 650 euros pour les Archives générales des Indes (Séville), une œuvre d’Antonio Fillol pour une valeur de 25 000 euros pour le Musée des Beaux-Arts de Valence, un tableau d’Antonio Ricci (96 456 euros) pour le Musée de Guadalajara et un album de photographies de la guerre civile (à 11 304,68 euros) pour le Centre documentaire de mémoire historique de Salamanque.

En Catalogne, la Generalitat a alloué un budget de 2,6 millions d’euros pour acheter des œuvres d’art en 2023. Notamment le tailleur du baron de Maldà pour 400 000 euros, et les archives du photographe Francesc Català-Roca pour 2 millions d’euros.

Cette décision du ministère de la Culture espagnol est une mauvaise nouvelle pour Barcelone qui cherche à renouveler son tourisme vers des profils haut de gamme et attiré par les arts. En ce sens, la mairie veut réhabiliter la Rambla en un espace culturel avec une mise en avant des musées, en premier lieu l’excellent Santa Monica et la réouverture du Théâtre Principal. Mais la décision des autorités nationales fragilise les musées et met un sérieux bâton dans les roues et pénalisent les classes les plus modestes. Les musées publics sont les seuls à permettre la gratuité des visites. Lors de certaines tranches horaires le week-end pour le MNAC, CCCB, MACBA et en permanence pour le Santa Monica.

La culture ayant horreur du vide, les musées privés se lovent confortablement dans la ville. Le Banksy Museum et le Moco sont extraordinaires de qualité, mais sont des entreprises avant tout et donc représentent un coût élevé pour les visiteurs. Pour le moment, Barcelone reste la capitale des bars à chupitos, qui eux n’ont pas besoin de subventions pour régner en maîtres dans la ville.

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