Fêtes, expats, économie : Madrid explose

Madrid cartonne. Dans tous les domaines : tourisme, attrait des expatriés, luxe, économie flamboyante, monde de la nuit et dans l’univers sportif. Jugée poussiéreuse et hors-circuit il y a quelques années, aujourd’hui Madrid est entrée dans la cour des grands.

Des nuits à 2500 euros pour dormir dans la capitale de l’Espagne. Ritz, Mandarin Oriental, Evok. Rossewood, Bvlgari. Depuis la fin de la pandémie, Madrid est la ville en Europe qui affiche la seconde plus forte croissance dans le tourisme de luxe. La capitale a multiplié son cadre premium, en passant en quelques années de 6 hôtels 5 étoiles à 36 actuellement. Si les établissements de luxe ne représentent que 2 % de l’offre hôtelière, ils récoltent près d’un tiers des dépenses de la clientèle de tout le secteur et génèrent 15 % des postes de travail.

Madrid a réussi le pari d’attirer le touriste premium, français, américain, italien et chinois, que convoite aujourd’hui la mairie de Barcelone après 40 ans de concepts low-cost en tout genre.

Lire aussi : Le maire de Barcelone redouble d’efforts pour chasser les touristes

3.223 euros par jour et par personne, c’est la moyenne que dépense un touriste « haut-de-gamme » pour visiter la capitale, selon une enquête de l’institut espagnol parue l’an dernier.

Et pour que ce petit monde puisse passer des bons moments, tout un écosystème s’est mis en place. La mairie joue le jeu et durant la pandémie a rénové sa mythique Plaza del Sol (toujours sans le moindre arbre planté) pour un budget de 600 millions d’euros.

La nuit, elle aussi, s’embourgeoise. Finies les soirées un peu cheap, au Pacha, pour laisser place aux très chics Bonded, Fitz Club, tous appartenant au Grupo Sounds. L’ambiance délurée et anarchique de la Movida s’est éteinte, étouffée par les carrés VIP, hors de prix, où coule le champagne à flot. La nuit et le jour. Dans les musées de la ville Goya, Velàzquez, Rubens, Murillos, Boscos occupent une jolie place. Le Prado, un petit Louvre, accueille chaque jour 9 000 visiteurs. Le Reina Sofia, musée moderniste lové dans un cloitre, possède une certaine réputation dans le monde de l’art contemporain. Sans parler des expositions toujours inattendues du Thyssen. L’offre culturelle de Madrid est en effervescence permanente.

Enfin, on ne peut pas réussir en Espagne sans être sur tous les terrains sportifs. La capitale espagnole tient sa réputation internationale avec son tournoi de Tennis de la Caja Magica. Certes, ce n’est pas un grand schelem de Roland-Garros ou Wimbledon, mais l’événement fait partie de l’ATP 500, ce qui n’est pas rien. Madrid compte aussi, bien sûr, avec le Real et son Barnabeu et le championnat de Formule 1, que l’elle a chipé à Barcelone.

L’argent attire l’argent

Et il n’y a pas que les visiteurs qui ont un bon compte en banque, une partie des Madrilènes possède un pactole. La capitale abrite les grandes fortunes qui ont une richesse moyenne largement plus haute en comparaison à celle des autres régions espagnoles.

Selon les derniers chiffres du Trésor Public, à Madrid et dans sa région, 84 867 contribuables sont assujettis à l’impôt sur la fortune. Pour se faire une idée, selon le fisc, en Catalogne, 23 486 personnes sont imposées sur la fortune, soit près de quatre fois moins que les Madrilènes qui possèdent en moyenne un patrimoine de 11 millions d’euros. 

Forcément, l’argent attire l’argent, et l’on note un attrait des expatriés, notamment français, pour poser leurs valises à Madrid. Un peu avant l’été, le plus que chic magazine Vanity Fair, se faisait l’écho de ce nouveau phénomène. Avec les vols toujours plus nombreux, et toujours moins chers, les capitales européennes et internationales doivent se réinventer chaque jour pour résister à la concurrence. Madrid semble avoir quelques belles années devant elle.

 

 

 

 

 

 

 

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