En France, les clichés concernant Barcelone n’ont pas beaucoup changé à travers les années. Pourtant la capitale catalane a bel et bien évolué. Et pas qu’un peu.
Photo : iamexpat.nl
« Je vois l’architecture de Gaudí, plein d’étrangers et d’étudiants Erasmus, du soleil et un livre LV2 espagnol ». À part le livre LV2 espagnol, la manière qu’a Marina, 24 ans, d’imaginer Barcelone, n’est pas très éloignée de la réalité. Cette Parisienne qui travaille dans la production audiovisuelle n’a jamais mis les pieds dans la cité comtale mais a en tête certains stéréotypes la concernant comme le « plein d’Erasmus ». Un lieu commun solidement ancré depuis la sortie du film L’Auberge espagnole de Cédric Klapisch, en 2002. Et si à l’époque, Barcelone attirait en effet les jeunes Européens par ses prix très abordables, ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui, quand les loyers ont augmenté de 50 % en 10 ans. De nos jours, les Erasmus préfèrent Valence ou Séville qui ont gardé une dimension plus humaine et – surtout – des prix attractifs.
En ce qui concerne l’architecture de Gaudí, la ville est en effet grandement tournée vers ses oeuvres. Parfois trop, jusqu’à éclipser les autres prouesses architecturales qui font aussi le charme dans la cité comtale. C’est également l’idée toute faite qu’en a Gabrielle, 20 ans et étudiante en Gironde : « le truc à voir c’est la Sagrada Família, mais j’ai l’impression que ça se limite à ça ». Celle qui n’a jamais quitté son Bordeaux natal ne pourrait pas plus se tromper. Outre la magnifique église du Catalan, Barcelone abrite par exemple le Poisson de Frank Gehry construit en 1992 face à la mer ou le Chat de Botero, dans le Raval depuis 1990 : deux exemples parmi les innombrables édifices architecturaux dont peut se targuer la ville.
La jeune fille note aussi « la bouffe », tandis que Marina ajoute l’adjectif « grasse ». Bon, effectivement, difficile de lutter face à ça : la cuisine catalane n’est pas la plus saine du monde. Ceci dit, notons que Barcelone n’est pas que la nourriture locale. Même si une étape tapas est importante, la cité comtale regorge de restaurants de toutes les gastronomies. Manger varié et équilibré ici n’est pas très compliqué.
La Barcelone fêtarde
Marina continue : « j’imagine pleins de jeunes faire la fête, et des gens heureux ». Le sempiternel cliché de la Barcelone fêtarde. Une image qui lui colle à la peau et qui, encore une fois, n’est plus tant d’actualité. Bien sûr, la capitale catalane abrite encore des boites de nuit mythiques, de la Paloma au Pacha. Mais tout le plan du maire Jaume Collboni est de gommer cette illustration peu flatteuse d’une ville qu’il veut tourner vers la culture et un tourisme plus haut de gamme.
Ces derniers temps, une foule de mesures ont été prises pour transformer la Barcelone nocturne en Barcelone chic. On pense par exemple à la récente interdiction des « rutas de borrachera » (routes de l’ivresse) dans l’Eixample, l’arrêt de nouvelles licences de boutiques de cannabis ou encore la complète reconstruction de la Rambla, passant d’un chemin hyper touristique à une promenade plus simple et dégagée.
Qu’on se le dise : Barcelone n’est plus seulement la capitale de la fête, des bonnes affaires et de Gaudí. Pour ce qui est « des gens heureux » dont parle Marina, en revanche, ça, oui.