Barcelone est-elle vraiment propre ?

Equinox Barcelone nettoyage

La propreté est un gros sujet pour les mairies du monde entier, et particulièrement dans les villes touristiques. À Barcelone, évidemment, aussi. Sous ses milliers d’agents d’entretien et ses politiques environnementales fièrement placardées dans toute la ville, la cité comtale est-elle vraiment toute blanche ? 

Photos : mairie de Barcelone

Quand mes parents viennent à Barcelone en visite, ça ne manque pas : « Qu’est-ce que c’est propre, ici ! » Et je dois avouer, en effet, qu’à force de se faire réveiller la nuit par le bruit des camions de nettoyage de la mairie, moi aussi, je commence à penser que c’est propre. Réalité ou juste une impression, à force de voir toutes ces pubs et tous ces agents de la ville à chaque coin de rue ?

La propreté est un des plus gros bataillons municipaux : Barcelone compte 4 621 agents affectés au nettoyage de la voie publique, selon les chiffres fournis par la mairie dans le cadre du Pla Endreça. Ce programme, lancé à l’automne 2023 par le nouveau gouvernement municipal de Jaume Collboni (PSC), vise à redonner une image plus nette de la ville. Objectif : renforcer le sentiment de sécurité et de bien-être, notamment dans les quartiers les plus densément peuplés.

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Concrètement, les effectifs ont été augmentés, et la mairie assure que les passages sont désormais plus fréquents dans les zones sensibles. Ce même plan prévoit une hausse du budget du nettoyage sur la période 2023-2025, soit un effort financier porté à plus de 400 millions d’euros pour l’ensemble du programme, d’après les données municipales. C’est surtout un gros plan de communication, avec un site dédié et des publicités dans toutes les rues de la ville pour montrer que la mairie est fortement impliquée dans la propreté de ses artères.

Mais tout n’est pas si rose, et les agents de nettoyage municipaux menacent d’une grève chaque année lors de la période de Noël. La raison ? Des salaires insuffisants selon les syndicats. Fin 2024, un accord avait heureusement été trouvé entre les collectifs d’agents et les entreprises qui les emploient, leur accordant une augmentation salariale de 3%.

Ailleurs en Europe

Qu’en est-il dans les autres capitales européennes ? À Paris, la propreté est assurée par près de 4 900 agents municipaux. Le budget annuel alloué au service dépasse les 550 millions d’euros (2023), selon la mairie. Chaque jour, 2 900 kilomètres de rues sont nettoyés, avec un système de brigades de quartiers, des laveuses mécaniques et un calendrier de ramassage.

À Berlin, le service est confié à une entreprise publique, la BSR (Berliner Stadtreinigungsbetriebe), qui emploie environ 5 300 personnes, mais sur des compétences élargies incluant la collecte et le recyclage. La ville mise sur l’automatisation, la sensibilisation et un maillage serré de corbeilles. À Bruxelles, les effectifs sont moindres, mais intégrés à une politique active de tri et de réduction des déchets.

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Avec un ratio d’environ 2,8 agents pour 1 000 habitants, Barcelone se situe dans la moyenne haute des grandes villes européennes. Mais si les touristes l’estiment assez propre, la perception des Barcelonais reste critique, notamment à cause d’un espace public très sollicité, de pratiques inciviques (ordures laissées hors des conteneurs, dépôts sauvages) et d’un maillage de nettoyage qui peine à absorber les flux touristiques constants.

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