Toutes les semaines, Equinox laisse ses colonnes à une personnalité francophone de Barcelone, experte de son domaine pour une tribune libre. Aujourd’hui, place à Laura Augias, experte en communication et en accompagnement des solopreneurs, des professions libérales et des dirigeants de petites structures à Barcelone.
En quelques mois, l’intelligence artificielle est passée du gadget intriguant à un outil incontournable de notre quotidien. Elle écrit, planifie, corrige, synthétise. Elle s’intègre dans nos messageries, nos outils de création, nos plateformes de travail. Bref, elle est (presque) partout.
Et elle transforme déjà notre manière de communiquer.
Mais contrairement à ce que certains redoutent, l’IA ne fait pas disparaître notre capacité à nous exprimer, ni à réfléchir. Elle ne remplace pas notre rôle. Ce qu’elle bouscule en revanche, c’est la manière dont on conçoit les messages. Ce qu’elle interroge, c’est l’intention derrière chaque prise de parole.
Pour beaucoup d’entrepreneur(e)s français(es) installé(e)s à Barcelone, qui développent leur activité entre deux cultures et souvent à distance d’une partie de leur clientèle, l’IA devient un allié inattendu pour gagner en efficacité et en visibilité. Encore faut-il savoir l’utiliser correctement.
À l’heure où n’importe qui peut générer un texte en quelques secondes, la différence ne se fait plus sur le volume, mais sur la valeur. Ce qui capte l’attention aujourd’hui, c’est la précision, la clarté, la pertinence.
L’IA a changé les règles. Elle a réduit bien des obstacles techniques. Elle a accéléré les processus. Mais elle ne peut ni adopter une posture, ni porter un regard personnel, ni s’appuyer sur une véritable expérience.
Les discours formatés deviennent invisibles. Les contenus qui marquent les esprits sont portés par une vraie expertise, une vision assumée, une volonté sincère de créer un lien.
Et cette évolution n’a rien d’anecdotique : le contenu d’expertise prend une place centrale.
C’est celui que les lecteurs recherchent. Celui qu’on retient. Celui que les plateformes mettent en avant.
Non, l’intelligence artificielle ne tue pas la communication. Elle nous pousse à la penser avec plus de rigueur et de cohérence.
Elle ne décide pas à notre place. Elle ne raconte pas notre histoire. Elle ne comprend ni ce qui nous anime, ni la valeur que nous voulons transmettre. Et tant mieux.
Ce rôle, c’est à nous de le tenir.
Aujourd’hui, la vraie question n’est plus de savoir s’il faut utiliser l’IA. Mais bien de réfléchir à la façon de l’intégrer intelligemment, sans perdre de vue notre message, notre destinataire, notre intention. Car au fond, l’enjeu n’a pas changé : il ne s’agit pas de produire plus, mais de produire mieux.
Alors oui, l’IA nous met au défi.
Elle nous pousse à affiner nos mots, à mieux comprendre ceux à qui l’on s’adresse, à nous exprimer plus clairement.
Et c’est, sans aucun doute, une très bonne nouvelle.