De l’autre côté de la frontière, le thermalisme bat son plein avec au moins 120 millions d’euros de retombées économiques sur le territoire et environ 2000 emplois directs. Et, avec une bonne quinzaine de sites, les Pyrénées sont un acteur majeur de ce secteur économique.
Texte : Paul Périé – Photo : Caldéa
Selon l’observatoire de l’économie des stations thermales 2023, l’Occitanie a accueilli 31 % des curistes au niveau national en 2022. En 2023, ses 28 établissements auraient attiré 143.757 curistes, soit une augmentation d’environ 5,5 % par rapport à 2022. Consciente de cet atout, la Région Occitanie a adopté, dès 2020, un plan de 40 millions d’euros de relance et de transformation de la filière.
Autrefois surnommée la reine des Pyrénées, Bagnères-de-Luchon a ainsi bénéficié d’un soutien à hauteur de la Région et de la Banque des Territoires à hauteur de 39 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 5 millions d’euros du délégataire de service public Arenadour, pour renouveler l’équipement des espaces de soins et accueillir, à terme, 15.000 curistes par an.
Après l’ouverture au curistes dès mars 2023, les thermes de Luchon ont inauguré cet été un espace thermoludique de 3000 m2, baptisé Ressource & Vous, afin d’élargir la clientèle. La rénovation sera finalisée avec un espace bien-être et spa prévu fin décembre.
« Réaffirmer l’identité andorrane »
En Andorre aussi, on mise beaucoup sur ce segment d’activité. À l’occasion de ses 30 ans, Caldea a ainsi entamé une vague de travaux pour un investissement global de 30 millions d’euros. « Nous voulons apporter une nouvelle proposition car le marché du wellness est très puissant, notamment en France », explique le groupe.
La première étape, achevée pour cette saison hivernale, concerne la lagune intérieure, entièrement repensée dans « l’esprit d’un village méditerranéen », et la rénovation du restaurant BLU. D’ici à 2025, une passerelle reliera Caldea au centre-ville d’Andorre-la-Vieille, capitale de la principauté, et la lagune extérieure s’offrira une seconde jeunesse. Enfin, la grande tour de verre, emblématique du site, devrait accueillir un hôtel-boutique d’ici au deuxième semestre 2026. « Caldea, tourné vers l’aspect resort, est une référence touristique pour l’Andorre.
« L’idée de ce projet est de réaffirmer notre identité andorrane, alors que 45 % du capital sont détenus par des petits actionnaires locaux », éclaire Nicolas Rivarès Degoy, chargé de communication chez Caldea. Alors que le site avance le chiffre de 12 millions de visiteurs depuis son ouverture en 1994 et près de 400.000 en 2024, Nicolas Rivarès Degoy estime qu’il n’y a aujourd’hui plus vraiment de saison creuse. « La fréquentation se répartit assez équitablement entre l’hiver et l’été, avec différents types de clientèles. Les Espagnols sont plus attirés par l’offre aquatique et les Français par les soins et cela s’équilibre de plus en plus. » Si l’année 2024 devrait s’achever avec 1,5 million d’euros de bénéfices, les investissements consentis doivent permettre de « tout revitaliser » pour attirer plus de visiteurs dès 2025.