À l’instar de Paris qui vient tout juste d’annoncer l’ouverture de la Seine à la baignade, Barcelone envisage d’ouvrir un point d’eau dans le coeur de la ville.
Photo : Carlos Montañes
Si la Méditerranée n’était pas suffisante, voilà encore plus d’eau ! Fermée depuis 2018 pour cause de nuisances sonores, la « playita » de la Torre de les Aigües, dans l’Eixample pourrait, peut-être, rouvrir l’été prochain.
Le conseil plénier du district de l’Eixample a validé la création d’une commission de suivi chargée d’étudier sa réhabilitation. Derrière cette initiative, soutenue par la majorité des groupes politiques, l’envie de ressusciter un coin d’eau emblématique de la Barcelone populaire : une piscine peu profonde, alimentée par une nappe souterraine, nichée entre les murs d’un îlot du centre-ville.
Installée depuis 1987 au cœur des jardins de la Torre de les Aigües, cette « plage urbaine » offrait, jusqu’à sa fermeture, un bain de fraîcheur à petit prix aux habitants de l’Eixample. Accessible par un discret passage de la rue Roger de Llúria, elle ne fonctionnait que l’été, mais faisait partie du décor estival barcelonais. En 2018, des plaintes pour bruit, notamment causé par les cris d’enfants, ont conduit la mairie à en interdire l’usage, invoquant les limites de la réglementation sur les nuisances acoustiques.
Depuis, le site s’est lentement dégradé. Dans les derniers mois, la mairie conditionnait encore sa rénovation à l’abandon de toute fonction de baignade, évoquant un espace « non perçu comme sûr » et excluant les coûts d’entretien d’une piscine des budgets participatifs.
Une réouverture sous conditions
Mais le vent semble tourner. La nouvelle commission de suivi devra plancher sur des aménagements techniques et réglementaires pour rendre le lieu à nouveau viable : horaires limités, réduction du bruit, sécurité renforcée… Sans garantie de résultat. Car si le symbole est fort, les contraintes restent nombreuses. La Torre de les Aigües, bien culturel d’intérêt local, n’est ni une école ni un équipement sportif : elle ne bénéficie donc d’aucune tolérance sonore spécifique.
Rien n’indique que la « playita » rouvrira. Mais sa possible résurrection soulève un enjeu plus large : celui de l’accès gratuit à des espaces de fraîcheur en centre-ville, alors que les étés deviennent de plus en plus chauds, et que Barcelone manque cruellement d’îlots de respiration pour ses habitants.