Les établissements CaixaBank, BBVA et Iberpay viennent de lancer en Espagne une phase pilote d’un nouveau système de paiements instantanés, dans le cadre d’un projet européen visant à moderniser les transactions entre entreprises, institutions et particuliers.
Photo : Clémentine Laurent
Baptisé « request-to-pay SEPA », ce dispositif pourrait, à terme, remplacer les virements classiques et les prélèvements automatiques. Le mécanisme permet à une entité — entreprise, collectivité ou fournisseur de service — d’envoyer une demande de paiement à un particulier. Ce dernier peut alors l’accepter en un clic depuis son application bancaire. L’objectif est de proposer un outil rapide, sécurisé et disponible à toute heure, y compris les week-ends et jours fériés.
Le projet est supervisé par Iberpay et soutenu par les infrastructures de paiement européennes réunies au sein du consortium EBA Clearing. Il s’inscrit dans le cadre plus large du règlement européen sur les paiements instantanés, adopté en 2024, et qui prévoit une harmonisation de ces services dans l’ensemble de la zone euro.
À l’heure actuelle, plusieurs cas d’usage sont à l’étude : paiement du loyer, règlement de factures d’électricité, d’eau ou de téléphonie, mais aussi paiements ponctuels pour des services administratifs, tels que les impôts locaux, ou pour des prestations éducatives, médicales ou culturelles. À terme, le dispositif pourrait également intégrer des documents joints, comme une facture ou un contrat, accompagnant la demande de paiement.
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Contrairement au prélèvement automatique, ce système ne nécessite pas d’autorisation préalable permanente. Le consommateur reste libre d’accepter ou de refuser chaque demande, renforçant ainsi sa maîtrise des flux sortants.
Concurrencer les géants de la tech
Depuis le lancement de la phase pilote, plus de 350 000 opérations ont été réalisées avec un taux d’acceptation avoisinant les 30 %. Les banques CaixaBank et BBVA ont déjà indiqué qu’elles envisageaient de rendre le service accessible à leurs clients après l’été. D’autres établissements espagnols et européens devraient suivre. En Italie, plusieurs banques s’apprêtent également à intégrer le dispositif.
À terme, le système pourrait concerner plus de 4 500 établissements financiers répartis dans une quarantaine de pays. Une véritable révolution dans la gestion des paiements, qui permettrait aux banques européennes de proposer une alternative solide aux solutions de paiement des géants technologiques.