Location à Barcelone : le profil des expatriés est-il favorisé ?

En l’espace de quelques mois, le marché de la location à Barcelone s’est fortement tendu notamment en raison d’une baisse significative de l’offre et d’une hausse des candidatures pour un seul bien. Parmi ces candidats, le profil des expatriés est-il avantagé par les propriétaires ? Éléments de réponse.

Photos : Clémentine Laurent Photographie

61. C’est le nombre moyen de dossiers reçus pour louer un bien à Barcelone, selon les données du site immobilier Idealista. La location au sein de la cité comtale souffre ainsi d’une concurrence féroce et trouver un logement relève du parcours du combattant. Ce nouveau chiffre indique par ailleurs une hausse de 48 %, en seulement un an, du nombre de personnes intéressées pour un logement disponible. Conséquence directe de cette tension, les propriétaires ou les gestionnaires peuvent se permettre de choisir des candidats aux revenus plus élevés, ce qui rend de plus en plus difficile l’accès au logement pour les résidents à moyens ou faibles revenus.

Les expatriés sont (globalement) mieux lotis

Pour Philippe, propriétaire de trois biens à Barcelone, la tension locative est nettement visible. « Lorsque je poste une annonce de location, les candidatures fusent. J’en reçois une dizaine voire une vingtaine en l’espace de deux heures », admet le cadre français, interrogé par Equinox. Face à cette avalanche de dossiers, l’analyse des profils peut être chronophage, mais in fine, les candidats bénéficiant de revenus plus confortables sont, logiquement, fortement avantagés.

« Naturellement, je choisis les personnes aux revenus les plus attractifs pour éviter les éventuels loyers impayés. » Une logique qui, dans les faits, dessert les natifs espagnols dont le capital financier est globalement inférieur à celui des expatriés. Effectivement, selon une étude de l’Université autonome de Barcelone et du Centre d’études démographiques publiée en 2024, seuls 10 % des expatriés européens en Espagne perçoivent un salaire de moins de 1.500 euros par mois, par rapport à presque 50 % de la population ibérique. Un tiers gagne moins de 2.000 euros et 20 % des Européens installés à Barcelone gagnent plus de 4.000 euros mensuels.

Equinox Barcelone

L’enquête indique également que les nouveaux arrivants paient souvent leur logement plus cher que les locaux ou les expatriés de longue date. Un phénomène expliqué par l’augmentation globale des prix mais aussi de l’obligation, pour un tiers d’entre eux, de proposer des baux temporaires non soumis à l’encadrement des loyers, faute de choix sur le marché locatif.

Des réservations en moins de 24 heures

Outre le caractère compétitif de chaque appartement en location à Barcelone, le phénomène des réservations rapides, c’est-à-dire des appartements qui quittent le marché en 24 heures, est également en forte croissance. Pour Audrey, propriétaire de plusieurs logements dans la cité comtale, la recherche de locataires est bien souvent ultra-brève. « Je ne passe pas par une agence pour louer mes biens. J’utilise souvent les groupes de Français de Barcelone ou alors je fais appel à mon entourage », confie-t-elle.

Et même en sollicitant un cercle de personnes restreint, la location de ses biens ne prend que quelques heures. Et pour cause, le spécialiste de l’immobilier Idealista souligne qu’en 2025, 18 % des annonces de la ville sont réservées en moins d’une journée, il faut donc non seulement devancer de plus en plus de candidats, mais aussi être constamment attentif aux nouvelles annonces et se précipiter pour faire des visites.

En parallèle, les prix des loyers et les difficultés d’accès poussent également de nombreux Barcelonais à opter pour l’accession à la propriété. Mais, eux non plus n’ont pas la vie facile, avec une hausse annuelle des prix du mètre carré estimée entre 9 et 12% par Idealista et Fotocasa. L’accès au logement à Barcelone semble, pour l’heure, aller de mal en pis.

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