45°C à Barcelone : le scénario qui fait déjà suffoquer la ville

chaleur en catalogne

Alors que les températures grimpent dans la capitale catalane année après année, Barcelone trouve des techniques pour s’adapter au changement climatique et à une potentielle canicule extrême. 

Photo : Clémentine Laurent

82 nuits tropicales à plus de 20 degrés et 13 torrides avec au moins 25 degrés l’année dernière Barcelone a souffert. Face à cette situation, la ville s’arme, ou plutôt s’équipe pour gérer une éventuelle canicule qui chaufferait les rues à 45 degrés.  Une des solutions pour s’adapter à la chaleur passe par l’équipement urbain. Couleurs des murs, espaces ombragés, plans d’eau et matériaux, la ville peut se transformer pour apporter un peu plus de fraîcheur à ses habitants.

La mairie a par exemple tout récemment fait un test dans le quartier de les Corts. Du 2 au 6 juin, un tronçon de la rue Marti i Franquès a été revêtu d’un revêtement réfléchissant censé stopper l’effet « îlot de chaleur urbain ». Par « îlot de chaleur urbain », on veut dire le phénomène qui fait que la température est plus élevée en ville qu’en zone rurale. Cela s’explique par la concentration de béton, d’asphalte, le manque de végétation et les activités humaines, qui emmagasinent et rejettent la chaleur. Résultat : les villes restent plus chaudes, surtout la nuit.

Tout l’enjeu des métropoles est maintenant de réduire ces zones. On essaie donc de nouvelles techniques comme ce revêtement réfléchissant, qui a la capacité de refléter une plus grande partie du rayonnement solaire par rapport à l’asphalte conventionnel, ce qui contribue à réduire le réchauffement de la surface et, donc, la température ambiante de l’environnement immédiat.

Lire aussi : La mairie de Barcelone va remplir de nature le « moindre recoin de la ville »

D’autres initiatives peuvent être développées, comme l’implantation de davantage d’espaces verts. Selon la revue scientifique The Innovation, qui a analysé certaines aires urbaines autour du globe, « le refroidissement de l’air le plus efficace a été observé dans les jardins botaniques (-5°C), les milieux humides (-4,9°C), les murs verts (-4,1°C), les arbres des rues (-3,8°C) et les balcons végétalisés (-3,8°C) ». Mais comment savoir où planter de manière efficace ? Là encore, Barcelone fait preuve d’initiative. Le CIMNE (Centre international de méthodes numériques pour l’ingénierie) a dévoilé en mars 2025 la carte de vulnérabilité climatique de la ville.

 

Equinox Barcelone climat

La carte évalue les 61 670 bâtiments résidentiels de la cité comtale, en utilisant une approche hybride qui combine l’IA avec des données réelles. L’idée est de pouvoir « identifier les zones et les groupes les plus vulnérables aux vagues de chaleur, guidant l’allocation des ressources telles que les abris climatiques, les fontaines d’eau ou les zones vertes », expliquait Aniol Esquerra, coordinateur du projet.

Et ailleurs ?

Ailleurs dans le monde, d’autres villes se mobilisent pour contrer les vagues de chaleur. À Los Angeles par exemple, l’expérience des « Cool Pavements », où les rues ont été repeintes en blanc,  fait baisser de 6 à 7°C la température des grandes artères. De l’autre côté du globe, au début des années 2000, Séoul a remis à l’air libre l’une de ses rivières au-dessus de laquelle passait une autoroute. Résultat : une baisse de 3 à 5°C dans les alentours.

De diverses solutions existent donc : les appliquer n’est qu’une question de priorités politiques.

Recommandé pour vous