5 phrases anti relous à dégainer sur les plages de Barcelone (et leurs versions catalanes)

plage de Barcelone

L’été à Barcelone, c’est sacré. Plages bondées, bières tièdes et ce doux sentiment de devoir travailler alors que tout le monde est en vacances. Au moment même où vous posez votre serviette sur le sable pour (enfin) vous détendre, les voici qui tournoient comme des vautours prêts à se jeter sur votre pauvre personne, c’est officiel, les relous sont de sortie.

Photo : Clementine Laurent

Après une longue hibernation, les cafards reviennent à tire-d’ailes, les moustiques empoisonnent nos nuits et surtout les Reloutius Mademoisellus, espèce invasive typiquement barcelonaise, reprennent possession des plages.  Ce spécimen, reconnaissable à son regard insistant et sa tendance à parler tout seul à une fille qui ne lui a rien demandé, sévit particulièrement entre juin et septembre .Qu’il soit vendeur, voleur ou simple dragueur, le relou ne prend pas de vacances. Voici donc 5 parades testées et approuvées, à utiliser sans modération cet été.

1. « Veuillez respecter la distance de sécurité, merci ! »

En catalan : « Respecteu la distància de seguretat, merci. »

Un grand classique post-pandémie. Mieux qu’un spray anti-moustiques, cette phrase invoque le souvenir du Covid pour instaurer une bulle de paix autour de vous.

Ajoutez un petit geste martial de la main façon gardien du périmètre sanitaire pour renforcer l’effet. Et pour être sûre de son efficacité, on n’hésite pas à murmurer : « Je crois que j’ai perdu l’odorat ce matin. »

Bonus : Fera fuir les hypocondriaques et autres amateurs de gestes barrières.

Malus : Peut déclencher une tirade complotiste. Réplique :  « Attention, j’ai eu quatre doses et je capte la 5G avec mes genoux. »

2. « Je suis sourde-muette, pourriez-vous signer ma pétition ? »

En catalan : « Sóc sordmuda, podries signar la meva petició? »

Ce stratagème ne requiert qu’un stylo, un bloc-note et une feuille de papier.  Quand le relou s’approche avec un « t’as de beaux pieds » ou son mythique « je peux te mettre de la crème ? », on sort sa meilleure poker face et on lui tend sa fausse pétition, le regard vide.

Confus, culpabilisé ou simplement paumé, le grossier personnage déguerpit généralement sans demander son reste.

Bonus : Taux de réussite élevé, car il est très difficile d’être relou en langage des signes.

Malus : Il écrira peut-être son 06 sur la pétition.

3. « Mon oncle a explosé en parlant à une inconnue sur une plage de Blanes. »

En catalan : « El meu tiet va explotar parlant amb un desconegut a la platja de Blanes. »

Une phrase absurde mais inquiétante, qui sème le doute dans l’esprit de l’importun. Explosion émotionnelle ? Métaphorique ? Spontanée ? Il ne voudra pas le savoir.

Bonus : Effet glaçant garanti.

Malus : Nécessite un ton monocorde et un regard fixe pour un maximum d’impact. Risque de fou rire si mal exécuté.

4. « Je suis au téléphone avec mon psy. »

En catalan : « Estic parlant amb el meu psicòleg per telèfon. »

Version moderne du “je suis occupée”, cette excuse a l’avantage de plonger le relou dans une gêne immédiate. Vous n’êtes  pas seulement indisponible : mais fragile, intense, et armée de concepts psychanalytiques.

Ajoutez en mimant une conversation : « Êtes-vous sûr que je ne dois pas frapper les gens qui me touchent le bras sans consentement  ? »

Bonus : Fonctionne encore mieux avec des écouteurs. 

Malus : Peut attirer des relous « sauveurs » prêts à écouter. Dans ce cas de figure, parlez-lui de votre difficulté à gérer votre colère et évoquez cette fois où vous avez planté une fourchette dans l’œil de votre ex. 

5. « Je suis payée pour compter les grains de sable. 842.567. Ne me déconcentrez pas. »

En catalan : « Em paguen per comptar els grans de sorra. 842.567. No em desconcentris. »

Le non-sens est parfois la meilleure défense. Cette phrase crée un écran de fumée mental dans le cerveau de votre interlocuteur. Face à autant d’absurdité, le malotrus bugue, bégaie hésite, avant de fuir vers une cible plus réceptive.

Bonus : Imparable pour ceux qui en plus d’être relou, n’ont aucun sens de l’humour.

Malus : Potentiel risque de devoir répondre à : « Tu travailles pour qui ? Le CNRS de la plage ? » Ne vous départissez pas de votre sérieux et répliquez du tac au tac que cette étude est commanditée par le Comité Anti-Relou International, dont vous êtes justement présidente.

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