Les prix de l’essence vont peut-être connaitre une hausse des prix historiques après l’attaque d’Israël contre l’Iran. Etat des lieux.
L’Iran est l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, avec une extraction de 3,3 millions de barils par jour. Une escalade du conflit au Proche-Orient qui toucherait directement le pays aurait donc un impact immédiat sur le marché pétrolier, notamment en raison de la crainte d’une interruption de l’approvisionnement. Au-delà de son poids en matière de production de brut, l’Iran joue également un rôle clé sur l’échiquier géopolitique grâce au contrôle du détroit d’Ormuz, un passage stratégique pour le transport d’une partie du pétrole en provenance du golfe Persique à destination du reste du monde. Si le conflit venait à s’intensifier et à provoquer un blocus de ce détroit, l’impact sur l’approvisionnement – et donc sur les prix – serait immédiat. Selon les experts, les prix pourraient s’envoler historiquement en seulement quelques jours.
L’essence en Espagne toujours moins chère qu’en France ?
Le consommateur, singulièrement frontalier, va naturellement chercher la pompe la moins couteuse. De manière générale, le prix de l’essence est plus bas en Espagne qu’en France, et cela, de manière constante depuis des années. L’une des principales raisons est la taxation plus faible sur les carburants en Espagne. En France, les taxes (TVA, TICPE) représentent environ 60 % du prix à la pompe, tandis qu’en Espagne, cette part est légèrement inférieure.
Les derniers chiffres disponibles montrent qu’en Espagne, il faut approximativement débourser 1,60 €/litre pour l’essence 95 contre 1,85 en France. Si donc, il semble intéressant pour un Français de traverser la frontière, il convient d’analyser un peu plus la situation. Pour le moment, le seul indice pour tenter de « prédire » le prix de l’essence entre les deux pays, est la situation de la bourse, à l’annonce de l’attaque israélienne.
En ce qui concerne l’Espagne, l’Ibex-35 a ouvert la séance de ce vendredi en baisse de 1,2 %, ce qui a fait passer l’indice en dessous du seuil des 14 000 points. Dans les premiers échanges, Paris chutait un peu plus légèrement que Madrid à hauteur de 1,27 %. À titre de comparaison, Francfort affiche une baisse de 1,47% et Londres tire son épingle du jeu avec seulement -0,66%. Il semblerait donc que les économies espagnoles et françaises soient bousculées strictement de la même manière par cette crise. Ce qui indiquerait que l’essence moins chère en Espagne resterait d’actualité. Mais, toujours dans la bourse, l’élément-clé se trouve dans la forte hausse des entreprises pétrolières. Les boursicoteurs achètent des actions, estimant, qu’avec l’explosion des tarifs, les fournisseurs d’essence vont fortement s’enrichir. Fait notable : à Paris, TotalEnergies affiche une hausse de 1,90%. Son homologue à Madrid, Repsol, augmente de 1,18%. Autrement dit, Total semble profiter plus de la hausse des prix que Repsol. Une, relative, bonne nouvelle pour les consommateurs d’essence en Espagne.
