Fêtes de Pampelune 2025 : la tauromachie blesse encore (et perd son public)

Equinox Barcelone encierros

Alors que les fêtes de Pampelune battent leur plein, corridas et encierros inclus – ces courses de taureaux où les participants courent devant les animaux dans les rues jusqu’aux arènes – la violence de tels événements effraie peu à peu les spectateurs.

Photo : Encierros de San Fermín

Le 13 juillet 2025, lors du septième encierro des San Fermín, les taureaux de La Palmosilla ont mené une course d’une vitesse fulgurante et particulièrement dangereuse, causant quatre blessures notables à quatre personnes différentes : une à la cuisse, une au périnée, une au bas du dos et une au cou à l’entrée des arènes.

Les scènes étaient dignes d’un film d’action avec chutes, piétinements, taureaux roulant presque sur leur proie… Le témoignage non seulement de la brutalité de l’événement, mais aussi de la fragilité de la tradition, qui semble plus dangereuse qu’autre chose.

Une réputation variable en fonction de la région

Dans le reste de l’Espagne, la tauromachie n’attire plus, en raison de sa dangerosité mais aussi et surtout de la souffrance animale. Entre 2007 et 2019, le nombre de corridas dans le pays a chuté de plus de 60 %. Le rejoneo, sa variante équestre dans laquelle le matador est à cheval, a disparu de près de 300 villes en quinze ans. Même les professionnels désertent : on ne comptait plus que 48 matadors en activité en 2023. Le rejet est aussi générationnel puisqu’une grande majorité des 16-24 ans se disent opposés à la tauromachie, selon les derniers sondages.

Lire aussi : L’inévitable mise à mort de la corrida en Espagne

Il y a aussi une fracture territoriale. Si l’Andalousie, Madrid ou l’Estrémadure maintiennent encore un calendrier taurin chargé, soutenu par les collectivités, en Catalogne ou aux Canaries, la corrida ne fait plus recette.

À Barcelone, par exemple, on a tourné la page depuis longtemps. Depuis 2011, plus aucune corrida n’a été organisée dans les arènes de la Monumental. L’interdiction votée en 2010 a certes été annulée par le Tribunal constitutionnel en 2016, mais aucun retour n’a eu lieu depuis, malgré quelques tentatives médiatiques l’année passée.

De l’autre côté du pays, aux fêtes de San Fermín, le taux de participation aux encierros est assez stable, oscillant entre 13 000 et 17 000 participants… À leurs risques et périls.

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