Cet été, Barcelone est un chantier permanent… Et ce n’est pas près de s’arrêter. Etat des lieux de ce qui est fait et de ce qu’il reste à faire.
Photo : mairie de Barcelone
La scène est devenue banale : grilles, pelleteuses et panneaux d’interdiction dessinent désormais le paysage quotidien de Barcelone. Impossible de traverser un quartier sans tomber sur un trottoir défoncé ou une rue condamnée. Cet été, la ville compte plus de 80 chantiers rien que dans les quartiers de l’Eixample, Ciutat Vella et Gràcia. Et les Barcelonais, habitués à ruser entre les barrières, voient la liste s’allonger.
L’Eixample reste l’épicentre du chaos. Les « superillas » – ces axes verts censés transformer le quartier – sont à peine achevées que les grues reviennent déjà. La faute au prolongement de la ligne L8 des Ferrocarrils (FGC) de la place Espanya à Gràcia, qui condamne la rue Urgell, coupée en deux depuis janvier, à la hauteur de l’Hospital Clínic et jusqu’à Francesc Macià. Ces coupures resteront en place jusqu’au début 2026. Les rues parallèles encaissent un flot de véhicules déviés, transformant le cœur de l’Eixample en labyrinthe sonore.
Autour de la place Espanya et de la Gran Via, le chantier prendra encore plus de temps. C’est ici qu’entrera la titanesque foreuse chargée de creuser le tunnel jusqu’à Gràcia. Pour protéger les riverains du bruit, la mairie prévoit l’installation d’un immense hangar provisoire au-dessus du trou. Pas de quoi rassurer les habitants qui verront également une partie du parc Joan Miró envahie par les travaux.
La Rambla toujours en otage
Le centre historique n’est pas épargné. Si la Via Laietana a enfin retrouvé un semblant de normalité, la Rambla reste éventrée. À l’époque de son élection, le maire Jaume Collboni a bien tenté de réduire la durée du chantier, initialement prévu pour six ans. Pari à moitié tenu : le boulevard emblématique ne sera livré qu’en 2027. Trois années encore de barrières métalliques et de trottoirs provisoires pour les millions de touristes et les habitants qui tentent de circuler dans ce couloir saturé.
Dans Gràcia, le chantier de la place Gal·la Placídia, lui aussi lié à la L8, ajoute au désordre. Mais c’est la rue Pi i Margall qui alimente la polémique. Réaménagée il y a seulement un an et demi, elle voit ses pavés arrachés à nouveau pour un investissement supplémentaire dépassant le million d’euros. Une erreur de planification que la mairie peine à justifier.
En somme, une Barcelone défigurée par les travaux. En ajoutant la chaleur et le monde, la capitale catalane ressemble à un petit enfer. Alors pour vraiment apprécier la cité comtale, rendez-vous sur la carte interactive de la mairie, afin de trouver les (rares) espaces épargnés.