Trois ans à Barcelone : leçons d’une ville qui transforme

Le lundi, Equinox laisse ses colonnes à une personnalité francophone à Barcelone, experte de son domaine. Cette semaine, c’est Barbara Driss qui prend la plume. Après 3 ans à Barcelone, cette consultante carrière rentre en France, non pas sans avoir appris deux-trois leçons de vie.

Photo : Clémentine Laurent

Quand la rédaction d’Equinox m’a proposé d’écrire cette tribune libre sur le sujet « Que m’a appris Barcelone ? », j’ai accepté sans hésiter. Mais faire ce bilan après trois belles années dans la ville s’est révélé plus complexe que prévu… Parce qu’il y a tellement de choses à dire ! Alors, par où commencer ?

La force de la communauté française

En m’installant en Espagne, je ne m’attendais pas à rencontrer autant de Français. C’est l’un des points qui m’a le plus surprise, et rassurée, je l’avoue. Barcelone regorge de services, d’événements, de moments de networking, de groupes WhatsApp pour les francophones. Le simple fait d’être francophone permet de créer du lien, d’engager une conversation, de se sentir appartenir à un groupe, à une communauté.

Chaque rencontre a été l’occasion d’une découverte, grâce à la diversité des parcours et des expériences, qu’ils soient personnels ou professionnels. Mais au-delà des différences, un point commun revenait toujours : l’envie d’un quotidien plus simple, plus doux, plus ensoleillé… bref, d’une meilleure qualité de vie.

L’humilité

Arriver dans un pays sans maîtriser la langue, c’est se retrouver dans des situations inédites, et parfois frustrantes. Comprendre le fonctionnement de l’administration (surtout en ajoutant le catalan dans l’équation), accepter d’avoir besoin d’un gestor pour ses impôts ou d’une agence de relocation pour obtenir le fameux NIE… autant de petites leçons d’humilité.

Quand on a l’habitude de tout gérer seul, il faut apprendre à demander de l’aide, à simplifier ses demandes, à patienter. Et parfois, cela donne lieu à des scènes drôles… ou désespérantes, pour moi comme pour mon interlocuteur.

Apprendre une langue après 40 ans… c’est possible !

Quand on se retrouve du jour au lendemain plongé dans un environnement 100 % castillan et catalan, sans avoir jamais appris l’espagnol, il faut vite dépasser la barrière mentale du « je suis nulle en langues étrangères ». Entre cours particuliers et collectifs, pratique quotidienne et immersion, j’ai progressé plus vite que je ne l’aurais cru. Je garde tout de même une petite frustration : ne pas avoir continuer au point de me sentir totalement à l’aise.

En revanche, ma plus grande fierté, ce sont mes enfants. On me l’avait dit : en étant scolarisés dans une école locale, ils seraient presque bilingues en six mois. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Les voir passer d’une langue à l’autre avec aisance, c’est un vrai bonheur.

Equinox Barcelone

Quand la ville transforme la routine

Nous sommes venus chercher un quotidien plus doux, plus ensoleillé, et profiter de l’énergie de la ville. Et comme partout, la routine s’est s’installée… mais c’était sans compter sur la vitalité des Barcelonais et leur amour des fêtes et traditions ! Une simple promenade pouvait se transformer en découverte de fête de quartier. Les fêtes et célébrations qui rythment l’année : les Rois Mages, le carnaval, la Sant Jordi, les festa major d’été… Autant d’occasions de sortir de la routine et de vivre de nouvelles traditions.

Sur le plan professionnel

J’ai encore plus mesuré la force du mot « réseau ». Ici, pas de secret : il faut sortir de sa zone de confort, aller vers les autres, comprendre les règles du marché local, accepter de recommencer à zéro.

Barcelone est une ville qui marque. Que l’on y reste quelques mois, quelques années ou pour la vie, on repart toujours enrichi. Et si, en plus des fameux groupes de Français à Barcelone, on créait « Les anciens français de Barcelone » ? Histoire de garder le lien et de continuer à échanger autour de ce point commun qui nous unit : avoir ressenti et vécu l’énergie unique de cette ville.

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