Billet d’humour par Amaury Aime, du club Comedy de comptoir
Salut les amigos et joyeuses fêtes. Avec le réchauffement climatique, il fait en moyenne 22ºC à Barcelona sur le mois de décembre, jamais je n´aurais imaginé mettre encore des shorts à cette période de l´année. Comme si nous passions les fêtes de Noël en Californie.
Mais ce n´est pas ce qui m’a le plus choqué pour les fêtes de Noël en Catalogne (bien que cela devrait), ce sont plus les traditions. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai fait connaissance avec une coutume des plus déstabilisante mais également très curieuse : celle du Caga tió.
Vous savez cette espèce de tronc d’arbre souvent muni d´un chapeau de Noël et qui arbore un sourire des plus sympathiques alors que sa vie se résume à prendre des grands coups de bâtons dans les côtes. Pourquoi, me direz-vous ? Tout simplement pour lui faire déféquer des quantités de bonbons astronomiques et des cadeaux, pour le plus grand bonheur des enfants. Et vous voulez savoir le pire dans toute cette histoire ? C´est qu’en plus il est de la famille, oui ! C’est le caga “tio”, ils tapent sur tonton !
Je peux vous promettre, et je pense que c’est pareil dans vos familles, que si je tape sur tonton pendant les fêtes, ce ne sont pas des cadeaux ou des bonbons que je recevrai en retour, mais plutôt une patate de forain.
Une coutume bien intrigante et des enfants aux anges en ont fait un incontournable. Et pour l´accompagner, pas une crèche en Catalogne n´est montée sans son “caganers” le petit santon au bonnet rouge qui défèque, lui aussi décidément (effectivement, Noël est très fécal en Catalogne) dans le fond pour soit disant fertiliser la terre pour les récoltes prochaine selon certains dires, moi je dirais tout simplement pour faire chier le monde ! Un peu comme quand les enfants montrent leurs fesses pendant le trajet en bus ver la colo… Clairement nos meilleures années.
Ces “caganers” ont tellement de succès qu´ils les ont décliné en petites figurines de personnalités telles que Donald Trump par exemple. J´aimerais qu´il fasse la même chose pour le “Caga Tio”, parce que je ne vous cache pas que pour le coup, beaucoup d´entre nous prendraient l´exercice très à cœur pour que Donald nous défèque quelques “candies”, peut-être jusqu´au point de casser le bâton ! Pour ma part, j´ai déjà dans ma collection Lionel Messi, le pape et Pedro Sanchez.
Et une fois passé Noël et les douze mille coups de bâton à ce pauvre, pauvre, pauvre, Donald Trump, une autre coutume assez singulière m’a frappé (oui, c’est le thème), c´est “la campanada”, le Nouvel An, mais surtout cette tradition qui tourne autour des douze coups de minuits. Comme vous le savez tous, chez nous le Nouvel An, c’est la fête, il arrive même parfois qu’on ne voit pas le Nouvel An tellement c´est la fête – Amaury ? Tu fais quoi? Je vomis ! Mais il est 22h30… Ma tradition en quelque sorte. Et bien ici, le Nouvel An se célèbre en famille, autour d´un bon repas… Chiant ! Un remake de Noël, avec une particularité et pas des moindres. Quand arrive minuit, le monde s´arrête ! Tout le monde est figé devant son poste de télévision, en regardant Cristina Pedroche, et dès le premier coup des douze, il faut instantanément se fourrer un raisin dans la bouche et ça pour CHAQUE COUP….. Je sais que tout le monde a bien en tête la taille d’un raisin et sait que s’en enfiler douze presque d’un coup relève du défi. Mais pourquoi le raisin ? Pourquoi pas des smarties, des cacahuètes ou les petits bonbons du caga tio ? N’ y aurait-il pas là une envie du gouvernement de réguler la population dès le 1er janvier ? Ce sont des questions que je me pose ayant moi-même pratiqué cette coutume et ayant failli y rester.
Enfin pour nous, Français, la fête est finie dès le 2 janvier, la vie reprend son cours, mais pas ici en Espagne, il reste encore une étape à passer, celle des Rois mages, et pour eux, c´est largement mieux que Noël, c´est peut-être pour ça qu´ils tapent sur des bouts des bois d’ailleurs, parce que je doute que les Rois mages acceptent cette maltraitance et reviennent les années suivantes.
En attendant, je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes de fin d´année, n’abusez pas trop du bâton et surtout soyez prudents avec les raisins, et on se retrouve en 2026, si dios quiere ! Un abrazo !
