REPORTAGE. La pandémie a plongé des milliers de personnes dans la détresse. Des Barcelonais ont dû frapper, pour la première fois, à la porte des services sociaux. La Croix-Rouge aide quotidiennement des habitants dans le besoin. Reportage.
« Je me sens inutile depuis un an, impuissante » se désole Georgina. La Barcelonaise de 31 ans travaillait depuis huit ans dans un restaurant du centre-ville. « Je gagnais 1.100 euros par mois et recevais des pourboires d’une centaine d’euros tous les quinze jours. Ma mère est décédée, je vis dans son appartement avec ma fille de six ans, je me suis battue pour conserver le loyer à 200 euros. Je réussissais à couvrir tous mes frais dont un crédit » raconte-t-elle. Mais en mars 2020 tout bascule.
Au chômage partiel, elle n’a pas reçu ses indemnités pendant plusieurs mois. Sans famille ni personne pour l’aider, elle vit pendant le confinement une situation inédite : elle contacte les services sociaux et associations pour demander de l’aide. Une première pour la jeune femme, entrée dans le monde du travail à l’âge de 16 ans. « J’ai dû choisir entre payer mes factures ou acheter à manger » explique la Barcelonaise. Au bout de trois mois, la Croix-Rouge revient vers elle.

Explosion du nombre de demandes
Des situations comme celle de Georgina, la Croix-Rouge en voit tous les jours. Beaucoup de familles, familles monoparentales, mais aussi des personnes seules font des demandes. Dans un entrepôt du quartier de Poblenou, à deux pas de son siège de Barcelone, l’association stocke les aliments et produits à distribuer. « On en achète, d’autres sont envoyés par l’Union européenne » confie une volontaire sur place. Certains fruits et légumes proviennent du marché de gros Mercabarna, ce sont des produits jugés invendables en raison de leur taille ou forme. Les bénéficiaires de la Croix-Rouge reçoivent également une carte valable pour acheter des produits frais chez Carrefour. « C’est une carte client avec aucune mention aux services sociaux, c’est positif pour la dignité des bénéficiaires. Et ils peuvent choisir le produit qu’ils préfèrent » ajoute la volontaire catalane.

En confinement, la demande a été particulièrement forte face aux services sociaux qui tournaient au ralenti et au retard de versements de chômage partiel. En parallèle, « il y a eu également un grand élan de solidarité » raconte Carlota Bassols. La Croix-Rouge a reçu plus de dons et des milliers de personnes se sont portées volontaires.
