Un cardinal franco-espagnol bien placé pour devenir Pape

Un évéque Franco-Espagnol bien placé pour devenir Pape

Plus de 700 ans ont passé depuis le règne du dernier pape espagnol. Les cardinaux ibériques ont-ils, cette fois, une rélle chance de succéder au pape François ? Éléments de réponse avec les meilleurs profils, dont un proche du président Macron : le cardinal Francisco Javier Bustillo.

Photo : Unsplash

L’Espagne n’est plus, dans les mœurs modernes, le pays catholique d’antan. Cependant, la hiérarchie de la chrétienté reste puissante au sein de cette nation, dont le catholicisme fut la religion officielle de l’Etat durant les 40 ans de la dictature franquiste. Le Vatican parle de tu à tu avec le Premier ministre espagnol. Même lorsqu’il s’appelle Pedro Sánchez avec un ADN très à gauche. Logiquement, l’Église rêve depuis longtemps de voir à nouveau l’un de ses prélats accéder à la fonction catholique suprême.

À la veille d’un nouveau conclave, le nom d’un pape espagnol refait surface. Et sur le papier, l’Espagne pourrait y croire : elle est le troisième pays le plus représenté au sein du Collège des cardinaux. Mais sur les 13 cardinaux espagnols en exercice, seuls cinq ont moins de 80 ans et peuvent donc voter lors du prochain conclave.

Singulièrement, Francisco Javier Bustillo, le cardinal d’Ajaccio, est le candidat avec le plus option de réussite. Le religieux possède la double nationalité française et espagnole. Il est originaire, comme son père, de Pamplona, et a grandi en France. Il a l’avantage d’être à la fois un proche de feu François et du Président Macron qui lui a rendu visite dans son évêché.

Francisco Javier Bustillo avec le Président Emmanuel Macron, lors d’un déplacement en Corse.

Ce chevalier de la Légion d’honneur s’est vu qualifié, lors de précédents reportages, comme le « futur Pape » par Paris Match,  France 2 et Libération. Écrivain, télégénique, charismatique, Francisco Javier Bustillo est arrété dans la rue pour faire des selfies, tandis que le Pape lisait ses livres au Vatican.  L’homme s’est même offert le luxe de donner une messe dans la Cathédrale Notre Dame. A 56 ans, le franciscain représente donc la figure d’un impétrant de qualité.

Francisco Javier Bustillo avec le Pape au Vatican

Parmi les potentiels successeurs, Juan José Omella, archevêque de Barcelone. est également cité. Cependant, il a indiqué qu’il ne voterait pas pour lui-même, n’étant pas spécialement intéressé par l’offre. L’homme est handicapé par son âge, 79 ans, et sa gestion peu énergique d’affaires de pédophilie. Cependant, au vu de l’histoire du catholicisme, ces éléments ne sont pas totalement discalificatoires.

Une réelle carte à jouer aussi pour Ángel Fernández Artime, 64 ans, supérieur général des Salésiens, et José Cobo Cano, 59 ans, récemment nommé archevêque de Madrid. Tous deux répondent au profil d’un pape moderne : enracinement local, énergie et connaissance des enjeux de terrain. Mais leur notoriété internationale reste limitée, et leur influence dans les sphères politiques du Vatican quasi inexistante.

Car en théorie, tout homme catholique baptisé peut être élu pape, même s’il n’est pas cardinal. Mais dans la pratique, ce n’est jamais arrivé. Le conclave choisit plutôt un homme qui conjugue autorité spirituelle, sens politique et capacité à gouverner une institution planétaire.

Lire aussi : Mort du Pape, les réactions en Espagne

En dehors du territoire espagnol, parmi les successeurs potentiels, les experts misent sur le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican ; le conservateur américain Raymond Burke ; le cardinal congolais Fridolin Ambongo ou encore l’ancien archevêque de Manille, Luis Antonio Tagle.

Le dernier pape espagnol remonte au XIVe siècle : Pedro de Luna, plus connu sous le nom de Benoît XIII, dont le pontificat fut marqué par le Grand Schisme d’Occident. Depuis, les papes européens, et surtout italiens, se sont succédé sans discontinuer, à l’exception notable de Jean-Paul II, premier pape polonais, et de François, le premier latino-américain.

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