Dans son rapport publié ce lundi, le Fond Monétaire International indique que l’Espagne reste l’un des rares exemples de stabilité dans une mer agitée. Son modèle économique fondé sur la diversification et la flexibilité est cité comme une piste à suivre par les autres économies européennes.
Donald Trump va détruire l’économie mondiale, prédisent les commentaires les plus pessimistes. En tout cas, l’Espagne ne sera pas première sur la liste des nations ruinées par les actions de la Maison Blanche. Avant les mesures de Trump, l’Espagne possédait la meilleure croissance mondiale. Après la crise trumpiennne, c’est toujours le cas.
L’Espagne s’affirme comme la locomotive des économies avancées pour 2025, selon les prévisions du Fond Monétaire International (FMI). L’institution mise pour l’Espagne sur une croissance de 2,5 %. C’est largement au-dessus de la moyenne mondiale estimée à 1,7 %. A titre de comparaison, la France est bloquée à 0.8%.
Donc, parmi les grandes puissances économiques, l’Espagne fait figure d’exception. Madrid bénéficie d’un contexte plus favorable. La demande intérieure continue de soutenir la croissance, et le marché de l’emploi reste solide. Le taux de chômage devrait ainsi passer de 11,3 % en 2023 à 11 % en 2025. Du côté inflation, si les tensions persistent, la situation reste sous contrôle : l’indice des prix à la consommation devrait se stabiliser autour de 2,2 à 2,4 % d’ici 2025. Autre indicateur encourageant : le solde courant. Malgré un léger recul prévu en 2025, il resterait dans le vert, signe d’une économie équilibrée entre importations et exportations.
La bonne tenue de l’économie espagnole repose en partie sur une diversification de ses marchés d’exportation et sur une politique budgétaire plus souple. Le FMI salue également les efforts entrepris pour contenir l’endettement public, tout en maintenant un soutien à la croissance.
Face à une instabilité financière accrue, le Fonds monétaire international s’inquiète d’une possible crise si les banques centrales n’agissent pas avec réactivité et indépendance. Selon le FMI, la combinaison d’une inflation persistante, d’un endettement élevé et d’une spéculation excessive sur les actifs financiers pourrait être le terreau d’une nouvelle crise. L’institution appelle à un renforcement des mécanismes de coopération internationale et à un discours plus cohérent des responsables politiques face aux risques économiques globaux. « Il faut une réponse agile et indépendante », insiste Kristalina Georgieva, directrice du Fonds, qui soutient la stratégie actuelle d’indépendance de la Réserve fédérale américaine face aux pressions du président Trump.
Si l’environnement mondial demeure incertain, entre guerres économiques, conflits armés et crises écologiques, l’Espagne semble pour l’instant réussir à esquiver les turbulences provoquées par l’“effet Trump”.
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