Après des mois de chasse intensive, la ville a fermé pour la première fois un club de cannabis. Le premier pas d’un démantèlement qui s’annonce massif.
C’est le début de la fin. Rue Sant Pau, en plein cœur de Ciutat Vella, la mairie de Barcelone a mis sous scellés un premier club de cannabis. Un symbole : c’est le coup d’envoi visible d’une croisade municipale lancée il y a un an contre ces établissements semi-légaux qui pullulent dans les rues de la capitale catalane.
L’administration avait annoncé vouloir en finir avec une trentaine de clubs, accusés de générer des nuisances, voire de vendre du cannabis en toute illégalité. Depuis, les procédures s’enchaînent mais avancent à pas lents : la plupart des établissements concernés ont contre-attaqué en justice, freinant le processus de fermeture. Cette fois, les propriétaires n’ont pas déposé de recours et les inspecteurs ont pu intervenir.
À Barcelone, les clubs du genre ont longtemps joué sur une zone grise. Encadrés en 2016 par un plan d’urbanisme local, ils ont vu leur statut remis en cause trois ans plus tard par la justice catalane, qui a estimé que la régulation du cannabis relevait de l’État. En 2021, le Tribunal suprême a tranché : plus question pour la ville d’en autoriser l’existence. Depuis, la mairie s’attaque aux adresses jugées problématiques.
Un conflit qui dure
Une quinzaine d’établissements contestent aujourd’hui leur fermeture devant les tribunaux. Et le bras de fer se joue parfois en direct, comme dans un autre club de Ciutat Vella, rue Freixures, où les agents municipaux n’ont pas pu entrer. Le local étant privé, réservé aux membres, l’accès leur a été refusé. La mairie a donc demandé un mandat pour pouvoir forcer la porte, confisquer les stocks et fermer l’établissement.
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Un tiers des clubs visés se trouvent à Ciutat Vella et dans l’Eixample, quartiers les plus denses et les plus touristiques. Pour la mairie, il ne s’agit plus d’encadrer ou de cohabiter, la stratégie est claire : fermeture généralisée, dès que les recours judiciaires le permettront.