Ce n’est pas une surprise : il fait chaud, alors chacun cherche la solution parfaite pour combattre les degrés. Et cette année, ce n’est pas la clim, l’éventail ou le ventilateur qui fait des émules mais bien le ventilateur de plafond. Economique, écologique et plus si ringard, il séduit de plus en plus.
Photo de couverture : Clémentine Laurent
Il a suffi de quelques jours à plus de 30°C pour en faire la star de l’été. Longtemps relégué aux maisons secondaires du bord de mer, le ventilateur de plafond s’impose désormais dans les appartements de tout Barcelone. Une montée en puissance spectaculaire dans les rayons bricolage – augmentation de 50 % sur les trois dernières années dans les centres Leroy Merlin Espagne – qui illustre une réalité : face à la canicule, les Barcelonais cherchent une alternative aux climatiseurs énergivores, chers à l’installation comme à l’usage.
Son succès est en partie lié au prix. Il s’achète entre 35 et 200 euros selon les modèles, ce qui reste bien moins cher qu’un système de climatisation, dont l’installation peut rapidement dépasser les 1 000 euros. Dans une ville où les loyers engloutissent déjà la moitié des salaires, c’est un argument de poids, d’autant plus que les ventilateurs récents se déclinent en versions silencieuses, design, à pales rétractables ou à LED intégrée, capables de remplacer une lampe sans dénaturer une déco soignée.
Ce retour en grâce traduit aussi une inquiétude financière. Un brasseur d’air consomme 25 à 40 fois moins d’électricité qu’une clim, pour un service rendu qui peut être comparable, si les autres gestes sont suivis : fermer les volets et limiter les sources de chaleur.
Un choix économique donc, mais aussi écologique, à l’heure où l’été s’étale désormais sur six mois. Les Barcelonais cherchent des solutions durables ou au moins plus sobres pour rester au frais sans basculer dans la dépendance énergétique.
Des inconvénients tout de même
Karim, 23 ans, qui vit dans le quartier de Gràcia, possède justement un ventilateur de plafond dans sa chambre. À rebours de l’engouement général, lui n’est pas convaincu : « Malgré le fait que ça soit plus écologique et économique, pour le mettre en marche tous les soirs, ça ne change rien à la canicule. S’il fait chaud dans l’appart, ça ne vas pas le refroidir. L’air que t’envoie le ventilateur reste chaud, donc ce n’est pas une solution. » Surtout, continue le jeune homme, « il n’y a pas d’air quand tu habites entre deux bâtiments », et c’est plutôt ça le problème. En effet, le ventilateur de plafond fonctionne, à condition qu’on ait de l’air à lui donner… Et ça, c’est un souci d’urbanisme.
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Car la meilleure réponse à la canicule ne tient pas dans un appareil électrique : elle se trouve dans la structure même des bâtiments. Orientation, épaisseur des murs, ombrage naturel… Autant de solutions passives qui permettent de limiter les pics de chaleur sans surconsommation. Mais ces choix architecturaux ne concernent que les constructions neuves ou rénovées : la majorité des logements barcelonais échappent à ce type de transformation.