À Barcelone et ailleurs, un nouveau sport gagne en popularité : le spikeball. Pratiquée en outdoor, cette discipline fait de plus en plus d’adeptes notamment chez les Français expatriés dans la cité comtale.
Photo : Spikeball team USA
Parmi les innombrables filets jaunes de volley dont sont couvertes les plages de la cité comtale, d’autres filets, jaunes aussi, se glissent. Mais la différence est de taille. Tendu horizontalement sur quatre pics enfoncés dans le sable, ce filet là est tout petit et se trouve à 20 centimètres du sol. Autour de lui, quatre joueurs forment deux équipes de deux et s’évertuent à faire rebondir une petite balle jaune sur ledit filet. Cette mystérieuse activité, qui emprunte au volleyball, s’appelle le spikeball, et est en train de conquérir le monde.
Né dans les années 1980 aux Etats-Unis, ce sport a des règles on ne peut plus simple : comme au volley, chaque équipe a jusqu’à trois touches pour renvoyer la balle sur le filet. Après le service, il n’y a plus de côté : les joueurs tournent autour du filet pour défendre ou attaquer. Si simples, d’ailleurs qu’il n’aura fallu que quelques décennies pour conquérir l’Europe et le monde entier. En fin d’été, le spikeball – ou roundnet – fera l’objet du troisième tournoi mondial de son histoire.
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Sur les plages et espaces verts barcelonais, les joueurs de spikeball sont souvent Français. Et en effet, si l’Espagne compte une quinzaine de clubs, la France, elle en recense plus d’une quarantaine. Damien*, la vingtaine, est un de ces expats tombés amoureux de la discipline, et y joue presque tous les weekends sur la plage de Bogatell.
Pour lui, c’est bien simple, le spikeball est un sport complet : « C’est super marrant, tu comprends le principe en deux minutes, mais tu peux vite te prendre au jeu et essayer de progresser. On y joue entre potes, à la plage. Le matos ne prend pas de place, se monte en cinq minutes chrono, et coûte trois fois rien. Bref, c’est le jeu parfait quand tu t’ennuies à la plage mais que t’as quand même envie de transpirer un peu. »
Un sport qui se professionnalise
Derrière l’ambiance bon enfant des rencontres sur le sable, le spikeball en Espagne et à Barcelone s’organise de mieux en mieux. Le groupe Meetup BCN Roundnet (Spikeball) & Social, qui fédère la communauté locale, revendique actuellement plus de 1 280 membres et organise des sessions hebdomadaires sur la plage de Bogatell.
Début mars 2025, le Barcelona Master de Castellví de la Marca – l’un des quatre grands tournois en Espagne – a rassemblé plus d’une centaine de joueurs venus de Catalogne, du reste de l’Espagne, mais aussi de pays comme le Canada, la Finlande ou l’Italie. Organisé par le Club Esportiu Barcelona Roundnet, l’événement comprenait un volet initiation visant à sensibiliser les néophytes, preuve que le sport s’ouvre à tous, et qu’il n’en est qu’à ses balbutiements.
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Cette structuration s’appuie aussi sur l’essor de la Federación Española de Roundnet, qui déroule un calendrier national comprenant quatre Masters et un championnat indoor. Trois pôles se distinguent aujourd’hui : Madrid, Valence et Barcelone. D’ailleurs, le président de la FER, Xavi Femroso, est Barcelonais : encore une preuve que la ville est l’épicentre de la discipline.
Le diagnostic est clair : le spikeball est en train de devenir grand, très grand, et malchanceux sont ceux qui ratent le coche. Car dans la tête de tous les joueurs, la petite musique – pour le moment bien lointaine – des Jeux Olympiques résonne. Et pourquoi pas ?