Circuler en Espagne coûte de plus en plus cher

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Le très mauvais état des routes en Espagne représente un surcoût financier important pour les automobilistes. Décryptage.

 52% du réseau routier espagnol est gravement détérioré. Ce rapport, présenté jeudi dernier par l’Association espagnole de la route (AEC), met en lumière le pourrissement des infrastructures routières gérées par l’État, les régions et les conseils départementaux espagnols. Le nombre de tronçons présentant une détérioration « très grave » a presque triplé depuis la dernière étude de 2022.

On compte à ce jour, en Espagne, 34 000 km de routes considérées comme critiques et qui nécessitent une intervention dans un délai d’un an maximum. Des routes dégradées tant au niveau de la structure que de la surface. Le manque d’investissement est le principal facteur de cette détérioration, qui affecte plus de la moitié du réseau national.

Usure, réparation, carburant : quand rouler en Espagne devient plus onéreux

Pour réhabiliter le réseau routier espagnol, il faudra injecter en 2025 13,4 milliards d’euros, soit 4 milliards de plus qu’il y a trois ans. Dans le détail, 1,8 milliard est lié à la hausse de l’inflation et du coût des matières premières, de l’énergie et de la main-d’œuvre. Le reste, 2,2 milliards, correspond à la dégradation accrue du réseau lui-même.

En effet, laisser pourrir les routes coûte cher. D’après l’AEC, plus le revêtement se détériore, plus les réparations seront lourdes et coûteuses. Ce mauvais état des voies impacte le conducteur avec un coût de 12% de surconsommation de carburant en moyenne. Selon l’étude, 270 millions d’euros sont perdus chaque année pour les automobilistes sur les routes espagnoles. Sans compter l’usure plus rapide des pneus.

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Par ailleurs, le revêtement en mauvais état oblige aussi à réduire la vitesse moyenne de 10%. Un préjudice surtout pour les sociétés de transport qui doivent supporter une augmentation du coût final des marchandises, du fait du rallongement du trajet.

L’écologie subit aussi le préjudice

Ce manque d’investissement met en péril les objectifs de routes vertes et sûres pour 2030, notamment la volonté de réduire de moitié le nombre de morts sur les routes d’ici là. Selon l’AEC, ces objectifs ne seront pas atteints tant qu’il manquera près de 14 milliards d’euros pour remettre à niveau 52% du réseau routier espagnol.

Les régions espagnoles les plus touchées

L’Aragon est la région nécessitant le plus d’interventions, avec 68% de ses routes concernées, suivie de la Galice et la Castille-La Manche (59%), puis de Murcie et des Asturies (58%). La moyenne nationale est à 52%, très au-dessus des 32% de la Communauté valencienne, qui est la région la moins touchée.

L’info en plus : L’intelligence artificielle au service du diagnostic

Pour la première fois, l’étude a été réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle, permettant d’analyser 4 000 kilomètres de voies, contre seulement 300 auparavant avec une inspection visuelle humaine. Toutefois, cette nouvelle méthode ne permet pas encore de contrôler certains éléments, comme les glissières de sécurité, les marquages au sol ou la signalisation verticale, dont l’État doit toujours être vérifié manuellement, en raison de leur date de péremption.

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