Espagne : pourquoi vos données sont minutieusement collectées à l’arrivée

Depuis l’entrée en vigueur du décret en décembre 2024, de nombreux voyageurs et familles d’expatriés français de passage en Espagne s’interrogent sur la légitimité des informations exigées à l’arrivée dans un hébergement ou pour une location de véhicule. Cette réglementation, souvent perçue comme intrusive, s’inscrit pourtant dans un cadre légal strict. Explications.

Photos : Clémentine Laurent

Nom, prénom, numéro de carte d’identité, nationalité, date de naissance, adresse postale, adresse électronique… C’est à un véritable interrogatoire que sont désormais soumis tous les voyageurs en Espagne, qu’ils soient d’ailleurs espagnols ou étrangers. En tout, une quinzaine d’informations personnelles sont collectées par les prestataires touristiques (hôtels, campings, agences de voyage, loueurs de véhicules) puis transmises aux autorités.

Pourquoi tant de données personnelles enregistrées ? Le décret royal, en vigueur depuis décembre dernier, explique dans son préambule : « à l’heure actuelle, les plus grandes atteintes à la sécurité publique sont le fait d’activités terroristes et de la criminalité organisée […]. Dans les deux cas, la logistique du logement et l’acquisition ou l’utilisation de véhicules à moteur revêtent une importance particulière dans le modus operandi des criminels ».

Ces informations doivent être saisies manuellement puis transmises au ministère espagnol de l’Intérieur via une plateforme dédiée. Les autorités justifient ce dispositif par la nécessité de lutter contre le terrorisme et les réseaux criminels organisés, soulignant notamment le rôle central de la logistique du logement et des véhicules dans certaines activités illicites.

Une surcharge pour le secteur touristique

Si cette mesure s’inscrit dans la continuité des protocoles de sécurité en vigueur depuis les années de lutte contre le terrorisme basque, son extension et son caractère systématique suscitent aujourd’hui de nombreuses critiques. Les syndicats du secteur touristique dénoncent une surcharge administrative difficile à assumer, notamment pour les petites structures, ainsi qu’une plateforme numérique peu fonctionnelle.

Du côté des voyageurs, malgré les protestations, il n’existe pas vraiment d’alternatives. Refuser de fournir ces informations peut entraîner un refus de réservation d’un hébergement ou d’un véhicule. Dans ce contexte, il est conseillé de préparer en amont les documents et renseignements nécessaires, afin de faciliter les démarches lors de l’arrivée.

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