Le gouvernement espagnol va introduire une nouvelle aide destinée à faciliter l’accès à la propriété des moins de 35 ans. Pedro Sánchez a annoncé ce lundi la création d’une subvention de 30.000 euros pour les jeunes qui optent pour une location avec option d’achat. Cette mesure figurera dans le prochain Plan national du logement, prévu pour la période 2026-2029.
Selon les premières indications du ministère de l’Habitat, la somme permettra de financer le loyer d’un logement à protection officielle permanente. L’objectif est de permettre aux jeunes de louer pendant plusieurs années un bien à prix encadré, avant d’en devenir propriétaires. Le montant de l’aide serait ensuite déduit du prix de vente final. En cas de revente, le bien devra être cédé à un prix réglementé à un acquéreur répondant aux mêmes critères, afin d’éviter toute spéculation. Ce type de dispositif reste aujourd’hui très marginal en Espagne : à peine 65 permis ont été délivrés en 2024 pour des logements protégés avec option d’achat.
Le chef du gouvernement a également évoqué la mise en place d’un mécanisme de garantie contre les impayés de loyers, destiné à sécuriser les relations entre jeunes locataires et propriétaires. Ce système pourrait s’inspirer d’aides existantes, distribuées par les communautés autonomes, et visant à encourager la mise en location de logements vacants. Troisième axe présenté : une aide directe à l’achat de 10.800 euros pour les jeunes qui choisiraient de s’installer dans des communes rurales de moins de 10.000 habitants, à condition que cette somme ne dépasse pas 20 % du prix total du bien. Le gouvernement y voit un levier de lutte contre la désertification démographique.
Plus d’aides aux régions
Pedro Sánchez a également promis de tripler les fonds destinés aux régions pour les politiques de logement, à condition que les gouvernements autonomes en fassent autant. Un message adressé notamment aux exécutifs dirigés par le Parti populaire, accusés de freiner l’application de la loi sur le logement et de refuser de déclarer comme « zones tendues » des territoires confrontés à une forte hausse des loyers.
Ces annonces interviennent dans un contexte de forte tension sur le marché immobilier espagnol. Selon l’Institut national de statistique, les prix ont grimpé de 12,7 % au deuxième trimestre, atteignant un niveau jamais vu depuis la bulle immobilière de 2007. Le marché locatif est lui aussi sous pression, notamment dans les grandes métropoles comme Barcelone.