1700 nouveaux logements sociaux : Barcelone veut rattraper son retard

Historiquement à la traîne européenne, l’Espagne met un coup d’accélérateur sur les logements locatifs publics. Le maire de Barcelone affiche déjà ses ambitions. 

Réguler les loyers « n’est pas l’unique solution » à la crise immobilière, cela permet « d’éviter une escalade » des prix mais il faut absolument « construire plus de logements », a déclaré Jaume Collboni le mois dernier à la télévision catalane. La veille, le maire de Barcelone a signé un accord historique avec la région pour permettre la construction de 1 700 nouveaux logements sociaux sur le territoire.

Un message qui fait écho aux revendications de la « Déclaration de Barcelone » présentée la veille. Le texte rédigé par la Confédération nationale des associations de quartier (CEAV) qui représente 120 fédérations locales d’une quinzaine de grandes villes dont Barcelone, Madrid ou encore Saragosse, demande la mise en place de mesures fortes pour lutter contre la flambée des loyers en Espagne. La première demande est simple : mettre rapidement en œuvre la nouvelle loi sur le logement, à commencer par la mesure promise sur la construction de logements sociaux ou à « loyer accessible ».

Comment caractériser de tels biens immobiliers et qui peut y avoir accès ? Les règles espagnoles diffèrent de celles de l’Hexagone puisque cela dépend entièrement de la politique mise en place par chaque région autonome. Les critères restent tout de même principalement axés sur les revenus du foyer et le niveau de précarité de ses habitants.

100 000 nouveaux logements sociaux en Espagne

Proposer plus de 100 000 logements sociaux dont 30 000 seraient réservés aux jeunes, c’était la promesse faite par Pedro Sánchez dans le cadre du plan de relance post-Covid en 2021. Une déclaration d’importance alors que le prix des loyers a grimpé de 45 % depuis 2014. En avril 2023, le président du gouvernement espagnol va plus loin, en présentant la « toute première loi sur le logement » en Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. À quelques jours des élections municipales et régionales du mois de mai, il s’engage alors à faire grimper le parc locatif social de 2,5 à 20 % « au cours des prochaines années ».

Une annonce très ambitieuse qui excède la moyenne européenne actuelle, établie à 9,5 % ou encore celle de la France qui était de 15,9 % au 1ᵉʳ janvier 2023, soit près de 5,3 millions de logements, selon le Commissariat général au développement durable.

DSC 8765 2 scaledPour ce faire, l’exécutif espagnol compte bien s’appuyer sur 50 000 biens de la Sareb, une structure créée en 2012 permettant de réintroduire sur le marché des actifs saisis par l’État après la crise immobilière de 2008. 35 000 logements déjà existants doivent être convertis en logements sociaux, 15 000 autres doivent être construits. Une stratégie qui ne convainc pas l’opposition, qui n’a d’ailleurs pas tardé à souligner que seuls 15 % des biens immobiliers appartenant à la Sareb se trouvent dans les capitales des régions autonomes, où la demande est la plus forte.

Le président du Partido Popular, Alberto Núñez Feijóo, tient les comptes : 17 annonces ont été faites au sujet de la mise à disposition de nouveaux logements depuis l’accession au pouvoir de Pedro Sánchez en 2018. Des promesses en l’air pour le leader du parti de droite qui déclare : « ces logements n’ont jamais existé et n’existeront jamais ».

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