Menace terroriste – L’Espagne en ligne de mire

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Face à la menace terroriste, les autorités espagnoles ne relâchent pas la vigilance. L’Espagne reste sous haute surveillance, même si d’autres pays européens sont plus menacés.

Depuis les attentats contre Charlie Hebdo, survenus le 7 janvier 2015, Barcelone et le reste de l’Espagne sont en niveau 4 d’alerte anti-terroriste sur une échelle de 5. Le niveau 5 signifiant que la menace est imminente, le pays se maintient donc au niveau d’alerte presque maximum.

Pour 2017, la menace terroriste reste une priorité pour les autorités. En effet, le gouvernement catalan affirme que la police, dans le cadre du Plan d’Opération Spécifique de lutte anti-terroriste, consacrera 1.600.000 heures à cette lutte en 2017, contre 600.000 en 2016. L’objectif est de travailler plus activement pour évaluer le niveau de risque et s’y préparer. Le porte-parole des Mossos d’Esquadra explique que « l’objectif est de protéger au maximum les habitants et les visiteurs (…). Tous les points critiques sont surveillés dans toute la Catalogne, les aéroports, les ports, les voies de communication, mais aussi les musées et les hommes politiques, comme le président ».

Une menace sur l’Europe

Selon le journal El Mundo, les forces de sécurité et les services d’intelligence espagnols ont détecté un phénomène qui est de plus en plus intense. Les Espagnols de l’État Islamique basés en Syrie et en Irak seraient en train de mettre la pression à leurs compagnons restés en Espagne pour attaquer le pays. Selon des experts consultés par El Mundo, cette réaction des terroristes espagnols fait référence aux arrestations faites par les Forces Spéciales espagnoles en Espagne, mais aussi en Syrie.

Ces appels à attaquer sont généralisés en Europe selon Ignacio Cembrero, ancien journaliste pour El País et spécialiste du sujet. Il a expliqué à Equinox que « depuis l’offensive de Mossoul en octobre dernier, il y a de plus en plus d’appels pour frapper en Europe (…) toutefois l’Espagne n’est pas une priorité, même si la menace existe ».

Selon le Ministère de l’Intérieur espagnol, environ 200 Espagnols sont partis dans les rangs de l’Etat Islamique en Syrie ou en Irak. Beaucoup sont morts sur place et une trentaine seulement seraient rentrés en Espagne. Des chiffres inférieurs à d’autres pays européens, comme la France. 700 Français seraient actuellement en Syrie ou Irak selon Loïc Garnier, directeur de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste. Ignacio ajoute que « les personnes arrêtées en Espagne ont rarement des armes et explosifs avec elles, elles sont plutôt arrêtées pour propagande ou recrutement ». 


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Le phénomène des loups solitaires

Selon plusieurs experts, les risques viendraient plutôt des loups solitaires. Ils peuvent agir seuls et peuvent transformer un camion en une arme mortelle, comme ce fut le cas à Berlin et Nice, une attaque plus facile à préparer. Jesús M. Pérez Triana, spécialiste en sécurité et défense avait expliqué à La Razón en juillet dernier que les loups solitaires restaient « impossibles à prédire (…) car il n’y a pas de courriers électroniques à intercepter ou des réunions avec des groupes radicaux à surveiller ». 

De 2012 à octobre 2016, il y a eu 86 opérations en Espagne contre le djihadisme, avec 186 personnes arrêtées, selon le Ministère de l’Intérieur. En 2016, 24 opérations ont été réalisées et 47 personnes arrêtées.

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